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Marchés mondiaux

En produits laitiers, des marchés « robustes » en 2020 malgré la pandémie


TNC le 13/08/2021 à 14:00
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L’Idele décrit une demande mondiale en produits laitiers demeurée robuste en 2020 dans tous les grands bassins de consommation, et une production laitière mondiale encore plus dynamique qu’en 2019. D'où, malgré la Covid, une certaine stabilité des échanges internationaux.

Quel fut le visage des marchés mondiaux des produits laitiers en 2020, en pleine crise sanitaire ? Dans son rapport sur l’économie de l’élevage paru il y a quelques semaines sur le sujet, l’Idele répond : bien que « bousculés » au premier semestre, les marchés se sont « bien rétablis » ensuite, et se sont montrés « bien orientés et « robustes » malgré la pandémie.

Avec 906 milliards de tonnes de lait produites en 2020 selon la FAO, l’institut décrit une production laitière mondiale plus dynamique qu’en 2019 et que sur la moyenne quinquennale, et surtout portée par l’Asie (+ 9,4 millions de tonnes de lait en 2020, + 2,6 % par rapport à 2019), l’Inde en tête. Elle a « rebondi » aux États-Unis et au Mexique, augmenté « modestement » en Afrique et en Océanie et de façon « modérée » en Europe.

Les huit principaux pays excédentaires qui approvisionnent le marché mondial enregistrant une croissance plutôt modérée (+ 1,6 %), « l’essentiel de la production laitière supplémentaire a été consommée sur les marchés domestiques ».

Évolution annuelle de la production laitière dans les principaux pays producteurs (©GEB-Idele)

Du côté des prix payés aux producteurs, ils se sont érodés de 2 % dans l’Union européenne à 27, adossés à la progression importante du coût des intrants au second trimestre. Ils ont augmenté de 5 % en Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, les aides directes « ont permis aux éleveurs de bien résister aux soubresauts des marchés provoqués par la fermeture de la restauration hors-domicile ».

L’Idele décrit une stabilité des échanges internationaux de produits laitiers en volumes. Tous produits confondus, ils plafonnent à 84 millions de tonnes-équivalent-lait (TEL) en 2020 après une croissance rapide entre 2017 et 2019. Avec l’ UE-27 (27,5 millions de TEL) et la Nouvelle-Zélande (20 millions), les États-Unis (12,5 millions) assurent les trois quarts des exportations. Ils sont les seuls à avoir fortement accru leurs expéditions en 2020 (+ 12 % par rapport à 2019), compensant « le tassement de plusieurs exportateurs secondaires » et exportant principalement des composants protéiques (poudre maigre surtout, caséines ensuite).

Évolution en volumes des échanges mondiaux de produits laitiers depuis 2000 (©GEB-Idele)

L’Idele note par contre une « légère érosion » en valeur des échanges mondiaux de produits laitiers : – 3 %, à 60 milliards d’euros.  Ce sont surtout les fromages, les laits infantiles et les poudres grasses qui contribuent à ces échanges, avec respectivement 13 milliards, 7,7 milliards et 7,7 milliards d’euros échangés.

Le premier importateur de produits laitiers est la Chine, et de loin : elle a accru ses importations de 8 %, « même si le ralentissement de la croissance démographique et la relance de la production laitière » atténuent un peu son rythme de croissance en matière d’achats.

Le rapport de l’Idele estime que la consommation mondiale en produits laitiers connait une « croissance ferme » : avec 905 millions de TEL consommés en 2020, elle progresse de 2,4 % par rapport à 2019. Soit deux fois plus vite que la croissance démographique mondiale !

Évolution en volumes des échanges mondiaux de produits laitiers depuis 2000 (©GEB-Idele)

Mais cette fermeté de la demande n’a pas absorbé tout le supplément de production : les stocks de produits en fin de campagne se seraient étoffés d’un million de TEL environ. Notamment, les stocks de fromages ont gonflé aux États-Unis suite au premier confinement. Quant à l’Europe, elle maintient son excédent : la production recouvrait 111 % de la consommation en 2020.