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Climalait

En pays de Caux, le réchauffement climatique aura des effets bénéfiques


TNC le 19/02/2019 à 06:02
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Avec le réchauffement climatique, la quantité de fourrage produite aura tendance à augmenter dans le pays de Caux, au point de revoir le système de production pour pouvoir en profiter pleinement, selon Climalait.

Dans le pays de Caux en Normandie, le réchauffement climatique aura plutôt des effets positifs du fait de la hausse des rendements fourragers, en lien avec la hausse du CO2 dans l’atmosphère. Telle est l’une des conclusions du programme Climalait(1), initié par la Cniel et qui a évalué les impacts du changement climatique dans plusieurs régions laitières. Dans le pays de Caux, une exploitation type a été définie, en accord avec les participants du programme, majoritairement des éleveurs : 100 ha de SAU dont 33 ha de prairies et 27 ha de maïs ensilage dont 15 avec un RGI ou un méteil en dérobée avant le maïs. Le troupeau est constitué de 70 Prim’Holstein (8 000 kg de lait/an), avec un taux de renouvellement de 40 % et des vêlages étalés à 30 mois. Par conséquent, 28 génisses sont élevées chaque année.

La ration des vaches laitières est composée d’ensilage de maïs à hauteur de 50 à 75 % selon la saison et d’herbe pâturée et/ou ensilée. Les génisses sont au pâturage dès le printemps, avec un complément de foin et d’ensilage de maïs en été ; elles sont nourries de foin et d’ensilage de maïs en hiver. Le silo de maïs n’est jamais fermé. Le chargement corrigé s’élève à 2,08 UGB/ha SFP.

Dégager de la place pour des cultures de ventes ou augmenter la production de lait ?

Cinquante ans plus tard, le chargement corrigé monte à 2,38 UGB/SFP du fait de l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère. Et sans évolution du système de production, l’exploitation génère 85 tMS supplémentaires, dont 56 tMS d’ensilage de maïs ! Comme dans d’autres régions, la disponibilité du fourrage sur l’année évolue avec un « démarrage en végétation de plus en plus précoce » et une « pousse d’automne qui s’accentue et se prolonge », selon l’étude.

« Face à ces évolutions, deux grandes voies d’adaptation apparaissent : dégager de la place pour des cultures de vente, ou augmenter la production de lait en augmentant le nombre de vaches », ont imaginé les éleveurs. Le choix dépendra de chacun d’entre eux, en fonction de la place restante dans les bâtiments, de la main d’œuvre disponible, mais aussi des contrats possibles avec les laiteries. Vis-à-vis de l’exploitation type, le groupe de travail a choisi « une voie intermédiaire, en ajustant les surfaces et les effectifs », d’après l’étude.

« L’année 2018 a été à l’image des années prévues par le scénario de 2030 sur le plan climatique »

« Climalait m’a permis de réfléchir à des périodes de températures intéressantes, comme en automne, afin de mieux valoriser les fourrages, explique Albéric Avenel éleveur dans le pays de Caux. De plus, je faisais déjà des couverts végétaux que je broyais auparavant. Il sera bientôt plus intéressant de les récolter. Ce qui m’a le plus surpris à travers ce programme, c’est que finalement l’année 2018 a été à l’image des années prévues par le scénario de 2030 sur le plan climatique.

Au final, c’est comme si le scénario prévu pour dans 15 ans était déjà en place ! Globalement dans le pays de Caux, le changement climatique n’aura pas beaucoup d’incidences négatives. Au contraire, il aura une incidence positive sur les rendements. Par contre, il faudra gérer autrement l’excès de pluviométrie au printemps. »

Albéric Avenel, éleveur dans le pays de Caux. (©EARL Avenel)

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