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Une Bretonne en Nouvelle-Zélande

Elisa partage son expérience dans une ferme laitière de 930 VL


TNC le 02/02/2021 à 06:02
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Elisa est originaire du Morbihan. Depuis un an, elle travaille dans une exploitation laitière en Nouvelle-Zélande. Via le réseau AgriBretagne, elle partage son quotidien à l'autre bout du monde.

Elisa se présente : « J’ai 23 ans et je suis originaire de Moréac dans le Morbihan. » C’est à son tour de prendre la parole sur le compte Twitter d’AgriBretagne, association qui donne la parole aux agriculteurs bretons pour faire découvrir leur métier au grand public à travers les réseaux sociaux.

Durant une semaine, la jeune femme nous emmène à l’autre bout du monde : « Depuis un an, je travaille dans une exploitation laitière à Ashburton, une commune située à 1h au sud de Christchurch. » Après avoir obtenu son BTS Acse et sa licence pro, Elisa a travaillé dans une exploitation laitière de sa région puis en Irlande et enfin en Nouvelle-Zélande où elle figure parmi les 5 salariés pour gérer les 930 vaches laitières et 235 ha.

Ces expériences me font apprendre beaucoup de choses et je rapporterai des techniques avec moi en France.

« Je souhaite à l’avenir m’installer sur l’élevage laitier familial mais avant cela, il est important pour moi de découvrir différents systèmes de production dans d’autres pays », explique-t-elle.

Du pâturage maximisé grâce à l’irrigation

Sur la ferme comme majoritairement en Nouvele-Zélande, on compte sur le pâturage, sauf l’hiver où les animaux partent sur une exploitation voisine. « En ce moment [pleine période estivale, NDLR] la pousse de l’herbe est de 70 kg MS/ha/j mais elle grimpe au printemps à 100 kg MS/ha/j. » Elisa montre en vidéo ce qu’elle appelle « la tâche principale de la journée » : l’irrigation, qui se gère via un pivot et quatre rotorainers :

Elle explique : « Le pivot, installé en juillet 2020, couvre 1/3 de la surface de la ferme. Il est en marche 24h/24 et 7j/7 et permet un gain de 30 % de kg de MS/ha d’herbe supplémentaire comparé à un rotorainer. Il faut 6 jours pour que le pivot fasse un aller-retour. »

« Les rotorainers ont une rotation de 9 jours. Par passage, il y a 45 mm d’eau qui sont dispersé au sol soit 5 mm d’eau par jour. Il faut savoir qu’il y a très peu de pluie dans notre région, d’où l’importance de la rigueur en ce qui concerne l’irrigation. »

Une saison laitière rythmée par la pousse de l’herbe

« Ici les journées commencent tôt. À 4h15 il est l’heure de démarrer la moto pour aller chercher les vaches au champ. La parcelle la plus éloignée de la ferme nous oblige parfois à être à 4h dans le champ. À 5h, une deuxième personne arrive dans la salle de traite et met la machine en route. La personne qui emmène le troupeau le matin commence avec le décrochage des griffes. Une troisième personne emmène le deuxième troupeau aux alentours de 5h45. Pour réduire la pression physique, nous échangeons de poste entre le trayeur et celui au décrochage à la fin du premier troupeau. La traite dure 3h le matin et 2h l’après-midi. »

« Les vaches sous antibiotiques ou boiteuses sont dans un troupeau prénommé les « reds ». Elles ne sont traites qu’une fois par jour (le matin). Elles sont traites en tant que troisième troupeau pour pouvoir fermer le tank à lait une fois qu’elles entrent dans la salle de traite. En Nouvelle-Zélande ils optent en majorité pour une traite une fois par jour pour ces vaches pour leur permettre de récupérer le plus rapidement possible. »

En ce qui concerne l’alimentation, Elisa explique : « Les Néozélandais utilisent la technique du « break-fencing ». Cela consiste à installer une clôture temporaire dans la parcelle d’herbe pour gérer au maximum l’ingestion des vaches et conserver une bonne qualité de l’herbe. L’objectif est de faire entrer les vaches quand les pâtures ont atteint 3000 kg MS/ha et de les sortir à 1550 kg MS/ha. Lorsque l’objectif n’est pas atteint et que les vaches laissent trop derrière elles, on y met les taries pour nettoyer. »

Et voilà comment ils suivent les mesures d’herbe :

En ce moment, avec le manque d’herbe dû à la sécheresse, les vaches sont complémentées : « Leur alimentation se compose donc de 15 kg de MS d’herbe, 4,4 kg d’aliment pour vaches laitières et 1,5 kg d’orge soit 20,9 kg MS/VL », explique la jeune femme.

Un tarissement l’hiver dans les betteraves fourragères

« Une saison laitière commence début juin et termine fin mai. C’est vers cette période que nous tarissons l’intégralité des animaux, poursuit Elisa. Pour l’hiver 2020, nous avons tari les vaches en trois fois, soit environ 310 vaches par journée de tarissement. »

Pour ce faire, les coups de main sont les bienvenus, confie-t-elle. Ils utilisent alors un produit antibiotique et un obturateur interne. En tout, ils mettent 2h pour tarir 300 vaches. Les animaux sont ensuite envoyés sur des parcelles voisines de betteraves fourragères.

Les animaux reviennent ensuite sur la ferme pour la saison des vêlages de fin juillet à fin septembre. « Pour la saison 2020, j’étais chargée de l’élevage des veaux. C’est le moment le plus intense de l’année entre les ramassage des veaux au champ, nourrir les nouveaux nés, apprendre aux autres veaux à boire au seau à tétines collectifs… Et tous les jours, j’étais en relation avec le marchand de veau pour collecter les mâles. 500 ont été vendus. »