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Chronologie

Dix dates clés de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées


AFP le 04/06/2021 à 09:32
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(©Pixabay)

Les dates clés de la réintroduction de l'ours brun, 25 ans après le premier lâcher d'ours slovène dans les Pyrénées.

1982 : Mitterrand défend l’ours

Face à une population en constante diminution (moins de 20 individus dans les années 1980), François Mitterrand prend la défense de l’ours brun en 1982 : « Il faut sauver les ours et protéger l’espèce. On doit pouvoir le faire sans léser les agriculteurs ». Le premier plan de sauvegarde de l’ours brun dans les Pyrénées est lancé en 1984 avec comme objectif de faire remonter la population ursine à une quarantaine de bêtes.

1990 : Interdiction de chasse

Les « réserves Lalonde » (du nom du ministre de l’environnement Brice Lalonde) sont créées en septembre 1990 avec interdiction de chasse sur 6 500 hectares pour préserver les plantigrades. Premières oppositions des chasseurs et d’une partie de la population en vallées d’Aspe, d’Ossau et de Baretous.

1992 : Directive « Habitats » de l’Union européenne 

La directive 92/43/CEE a pour objet de contribuer à assurer la biodiversité dans l’Union européenne par la conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages.

1996 : premiers lâchers 

Le 19 mai 1996, l’ourse slovène Ziva est la première à être réintroduite, près du village de Melles (Haute-Garonne). Suivent Melba, le 6 juin, et Pyros le 1er mai 1997, sur la même commune. Des éleveurs, chasseurs et maires se constituent en associations contre la réintroduction de l’ours.

2000 : menace parlementaire

Un amendement parlementaire menace d’obliger à recapturer les ours slovènes. Une marche en faveur de l’ours réunit des centaines de personnes à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) le 27 mai 2000. L’amendement est abandonné le 14 juin. Des manifestations d’éleveurs de brebis se tiennent dans les Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques et en Ariège.

2004 : Cannelle abattue

Doyen des ours pyrénéens, Papillon est retrouvé mort le 26 juillet 2004 dans les Hautes-Pyrénées, très vraisemblablement de cause naturelle. Dernière femelle de souche pyrénéenne, Cannelle est abattue par un chasseur en vallée d’Aspe (Pyrénées-Atlantiques) le 1er novembre 2004, suscitant une vive émotion. Mis en examen pour destruction d’espèce protégée, le chasseur sera condamné en 2010 à verser 11 000 euros de dommages et intérêts à des associations pro-ours.

2006 : cinq nouveaux ours

Passant outre la colère des éleveurs, le gouvernement annonce le lâcher de cinq nouveaux ours slovènes. En Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées au printemps et à l’été 2006, parfois en catimini en raison de la pression des anti-ours. En juin 2007, des éleveurs réclament « la capture immédiate » de l’ourse slovène Franska, accusée de tuer leurs brebis. Le 11 juillet, plus d’une centaine d’éleveurs manifestent à Tarbes. Le 9 août, Franska est tuée accidentellement par une voiture.

2010 : population préservée

Le gouvernement édicte le 26 juillet 2010 une nouvelle ligne de conduite officielle : la population ursine ne sera pas renforcée, mais de nouveaux lâchers interviendront si des ours viennent à disparaître.

2016 : un lâcher catalan

Un ours slovène de 250 kg, Goiat est relâché le 7 juin 2016 dans les Pyrénées catalanes.

2018 : deux réintroductions

Le gouvernement annonce le 20 septembre 2018 deux lâchers. Ravivant les tensions avec les éleveurs, les ourses slovènes Claverina et Sorita sont relâchées début octobre dans les Pyrénées-Atlantiques.

2020 : trois ours tués, 16 naissances

En France, le jeune mâle Gribouille a été abattu par balles en juin près de la station de ski de Guzet, en Ariège. Côté espagnol, Cahou est mort en avril dans le Val d’Aran, empoisonné, alors que l’ourse Sarousse a été tuée en novembre par un chasseur en Aragon. Avec 16 naissances recensées, 2020 est une année record. La population ursine pyrénéenne a été estimée en 2020 à 64 individus.