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Améliorer ses prairies permanentes

Diagnostic prairial : ce qu’il faut regarder pour prendre le pouls de sa prairie


TNC le 14/03/2024 à 10:51
prairie

Analyser sa prairie en début de saison est primordial pour adapter son exploitation, et éventuellement prévoir un sursemis ou resemis. (© TNC)

Alors que les saisons de fauche et de pâturage approchent à grand pas, Jérôme Gauchon, responsable agronomie chez Océalia nous donne ses astuces pour effectuer un diagnostic de ses prairies permanentes, ou temporaires de longue durée.

A l’occasion d’un webinaire, l’Institut de l’élevage est revenu sur les leviers d’amélioration des prairies permanentes. Pour Jérôme Gauchon, conseiller chez Océalia, la base est de procéder à un état des lieux de la parcelle et de regarder l’état du sol. Pour ce faire, le conseiller propose une petite check-list à réaliser sur vos exploitations :

– Rechercher la présence de fentes de rétractation en surface, qui témoignent de la teneur en argile du sol ;
– Faire un trou à la bêche, pour estimer la profondeur d’enracinement des espèces, déterminer la taille de la semelle de labour, regarder s’il y a des cailloux, des traces d’hydromorphisme… ;
– Partir à la recherche des turricules et vers de terre, qui donnent une indication sur l’activité biologique du sol. Leur absence peut par exemple révéler un problème d’hydromorphisme ;
– Faire des analyses de sol.

Ne pas faire l’impasse sur l’analyse de sol

« L’analyse de sol est importante ». Pour une cinquantaine d’euros, elle permet de faire un état sur la fertilité du sol avant d’investir dans les semences et le passage d’un outil. « On a beau avoir les meilleures briques au monde, s’il n’y a pas de fondation, la maison ne tiendra pas. L’analyse des sols, c’est le fondement de l’agronomie », insiste le conseiller.

« J’ai l’exemple d’une exploitation dans le Limousin qui faisait restauration de prairie sur restauration sans résultat. Lorsqu’on a fait l’analyse de sol, on a constaté que l’équilibre chimique n’était pas bon. Le taux de saturation calcique était de 23,7 % alors qu’on vise généralement les 80 %. Résultat, le pH avoisinait les 5,2. A ces niveaux-là, le renouvellement est forcément compliqué », résume le conseiller.

Analyser la flore prairiale et sa couverture

Parmi les éléments à passer en revue figure :

– La densité du tapis végétal : ai-je une prairie dense ou clairsemée ?
– La morphologie du couvert : ai-je un beau gazonnement ou une prairie qui pousse en touffes ?
– La présence des refus : y en a-t-il ? Est-ce qu’un mulch (matière organique morte en surface) ou un feutrage (système racinaire développé en surface) est présent ?
– La flore : quelles sont les espèces présentes, et est-ce que cela me convient ?

Trouver les causes de la dégradation

Du côté de la flore variétale, il est essentiel de chercher les causes de la dégradation pour les corriger. Parmi elles figurent :

– Le surpâturage, les fauches rases voire le sous-pâturage ;
– Une inadéquation entre la flore implantée et les modes d’exploitation (absence de déprimage, piétinement, mauvaises conditions sur la parcelle…) ;
– Une fertilisation mal raisonnée, ou une mauvaise activité biologique du sol ;
– Les accidents sur les parcelles (inondation, gel, sécheresse…) ainsi que les dégâts de ravageurs (taupes, sangliers…).

Calendrier de l’amélioration des prairies :
Février – mars : effectuer son diagnostic prairial et ses analyses de sol. Anticiper les modifications dans le parcellaire, et travailler sa fertilisation
Avril – mai : modification des pratiques de fauche, pâturage et amendement. Desherbage sélectif, et resemis de printemps si les conditions le permettent
Septembre – octobre : sursemis et resemis au besoin si les conditions le permettent.
Hiver : apport de matière organique