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Tempête Ciaran

Déjà une semaine sans électricité sur la ferme laitière de Delphine et Xavier


TNC le 08/11/2023 à 11:05
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Sans électricité, traire et refroidir le lait devient un casse-tête. (© TNC)

Une semaine après le passage de la tempête Ciaran, tous les foyers n’ont pas retrouvé l’électricité. Un véritable problème pour les éleveurs laitiers, qui en ont besoin pour la traite. Zoom sur un élevage du pays de Caux.

La tempête passe, les dégâts restent. Parmi eux, les coupures d’électricité provoquées par les arbres tombés sur les lignes. Comment continuer à travailler quand la machine à traire et le tank dépendent de cette énergie ?

Chez Delphine Lefebvre et Xavier Paillette, dans le pays de Caux (Seine-Maritime), le courant a été coupé vers 8h du matin le 2 novembre. La génératrice a donc été branchée au tracteur de l’exploitation. « Nous la faisons fonctionner huit heures par jour », commente Delphine. Une durée qui sert à traire les vaches, refroidir et laver le tank, côté exploitation, à faire tourner le lave-linge, recharger les appareils électriques ou cuisiner, côté maison.

Le tank, surtout, est un problème, parce qu’il consomme de l’énergie en permanence. « Le temps de la traite est suffisant pour faire descendre la température à deux degrés, explique Delphine Lefebvre. Nous surveillons la remontée de la température quand la génératrice ne fonctionne pas mais, à condition de ne pas l’ouvrir, ça tient. Heureusement qu’il fait relativement frais ».

30 litres de GNR par jour

Même si cette solution permet au travail de continuer, cela ne va pas sans contraintes supplémentaires. Comme le tracteur reste attelé à la génératrice toute la journée, il est indisponible pour les autres travaux. Il faut aussi refaire le plein du réservoir. Et avec des bidons pendant que le moteur tourne, parce que la cuve de GNR fonctionne aussi à l’électricité ! Compter environ 30 litres par jour.

Côté ramassage, pas de passage possible vendredi 3 novembre comme cela aurait dû être le cas. Des fils électriques pendouillaient aux branches et empêchaient le passage des véhicules hauts. Avec l’aide d’un voisin électricien, les habitants de l’impasse dans laquelle se situe l’exploitation ont pu repousser les fils pour permettre la circulation. Finalement, le lait a été collecté samedi 4 novembre. « Avec un jour de retard, mais heureusement, il restait de la place dans le tank », dit Delphine. Pour eux, pas de lait jeté.

En attendant le retour à la normale

Cette solution de fortune, Delphine Lefebvre et Xavier Paillette la doivent à leur contrat EJP. La génératrice est déjà à demeure sur la ferme et fonctionne les jours rouges ; il a suffi de la mettre en route. « On s’estime heureux », disent-ils. Ils ont même invité les voisins à dîner et à recharger leurs téléphones, le temps d’une soirée.

Il n’en est pas de même pour tous les éleveurs de leur secteur. Le plus proche de chez eux travaille avec un robot de traite. Il a heureusement un groupe électrogène et le laitier a pu passer. « D’autres sont plus en difficulté, parce qu’ils n’ont pas de génératrice ou de groupe électrogène, raconte Delphine Lefebvre. Conséquences : des pertes de lait, des montées en cellules dans le lait et en bactéries dans le tank ».

Quelle que soit la situation, après six jours à ce régime, les nerfs sont mis à l’épreuve. Chez Delphine Lefebvre et Xavier Paillette, les techniciens d’Enedis sont arrivés le 6 novembre, avec un objectif de remettre le courant dans les deux jours. L’épreuve pourrait heureusement toucher à sa fin.