Accéder au contenu principal
Grippe aviaire

Dans le Gers, « si le vaccin n’arrivait pas, c’était fini »


AFP le 02/10/2023 à 18:07

Touché au printemps par la grippe aviaire, l'éleveur de canards Damien Dubos en est certain : « si le vaccin n'arrivait pas, c'était fini » pour son exploitation du Gers qui était lundi une des premières à procéder à une immunisation vécue comme « un soulagement ».

À la tête d’une autre exploitation visitée par le ministre et qui produit chaque année quelque 30 000 canards, Damien Dubos accueille l’arrivée du vaccin contre la grippe aviaire comme un « soulagement ». « Ça devenait impossible de travailler dans ces conditions », a-t-il expliqué. « Pour nous, ce n’était pas compliqué, si le vaccin n’arrivait pas, c’était fini ».

Sur cet élevage qu’il gère avec ses deux frères, Damien Dubos s’occupe actuellement « de 10 790 canards » mais impossible aujourd’hui d’apercevoir le bout d’un bec ou le reflet d’un plumage.

Un périmètre de sécurité est installé à quelques mètres du hangar où les oisillons sont vaccinés et seuls le ministre et l’agriculteur, vêtus de combinaisons et de charlottes adaptées ainsi que de surchaussures plastifiées, pourront observer les débuts de l’opération sécurisée.

Comment marche la vaccination ?

C’est simple, vous isolez un lot de canards, c’est une vaccination assez précise, c’est pour ça qu’on a besoin de vaccinateurs formés et de vétérinaires pour les encadrer, ensuite ça dure exactement une demi-seconde par canard », a expliqué Marc Fesneau à la presse.

« C’est une vaccination en deux injections, une que l’on va faire à partir de dix jours d’âge et on devra faire un rappel 18 jours plus tard, l’objectif étant que les animaux soient immunisés au maximum à six semaines d’âge », a précisé à l’AFP Alice Machet, la vétérinaire qui supervisait la vaccination chez Damien Dubos.

« C’est un grand jour pour nous », a expliqué à l’AFP Bernard Malabirade, président de la chambre d’agriculture du Gers, l’un des principaux départements producteurs de foie gras qui compte environ 500 éleveurs. « Cela fait sept ans qu’on est pris dans la tourmente de cette crise d’influenza aviaire à répétitions dans un département qui a été malheureusement l’un des plus régulièrement touchés. »

« Bientôt le début de la fin » ?

« On redémarre en redonnant un vrai espoir aux éleveurs mais aussi à tous les salariés des filières, les conserveurs, les transporteurs, etc. il faut imaginer dans quel état psychologique sont l’ensemble des gens qui travaillent dans ces filières canard », a-t-il dit.

« J’espère que c’est bientôt le début de la fin de cette terrible aventure », complète la directrice du comité interprofessionnel des Palmipèdes à foie gras (Cifog), Marie-Pierre Pé, tandis que le député socialiste du Gers David Taupiac salue certes le pas « important » de la vaccination mais insiste également sur la nécessité de la « dédensification » des élevages et de leur déconcentration géographique pour empêcher la propagation des épidémies.

Dans son exploitation, Damien Dubos veut croire à la lumière au bout du tunnel. « On a fait des investissements importants, pour l’instant, tout ce qu’on a fait n’a pas marché, on espère vraiment que ce vaccin va nous sauver et sauve la filière, tout simplement. »