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Automatisation en élevage

Ce qu’il faut savoir avant d’investir dans un robot d’alimentation


TNC le 06/07/2020 à 06:02
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En lait comme en viande, le robot d'alimentation s'envisage mais avec prudence. En effet, même si les gains sur le temps de travail ou la pénibilité sont indéniables, l'investissement reste lourd, surtout lorsque l'effectif est limité. Arnaud Bruel de la chambre d'agriculture des Pays de la Loire détaille les avantages et inconvénients du système.

En lait comme en viande, l’alimentation du troupeau correspond à une astreinte majeure. Pour répondre au contexte d’agrandissement, pallier un manque de main d’œuvre ou se dégager du temps, des éleveurs se tournent vers le robot d’alimentation. Mais fait-il vraiment gagner du temps ? Quel montant d’investissement cela représente-t-il ? Quel modèle choisir ? L’installation nécessitera-t-elle des aménagements sur la ferme ?

À l’occasion du colloque final RMT bâtiment d’élevage de demain de l’Idele, Arnaud Bruel de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire fait le point sur les systèmes d’automatisation de l’alimentation.

Lire aussi : Pour mon bâtiment d’élevage : une stabulation simple à coûts raisonnés ou de l’écoconstruction ?

Quel intérêt et quel coût du robot d’alimentation ?

« D’après les dernières données, il y avait 160 fermes équipées d’un robot d’alimentation en 2018. On doit être aujourd’hui à plus de 200. » Les membres du RMT ont alors enquêté des éleveurs pour connaître leur avis et le premier argument qui revient est la diminution du temps de travail, estimé à – 55 % (passage de 2 h de travail/jour avant l’automatisation pour nourrir 279 têtes en moyenne l’hiver, à 53 min/jour, dont 33 minutes d’approvisionnement de la cuisine et 20 minutes de nettoyage, programmation et autres opérations).

Lire aussi : T. Vatelier (76) : « Le robot d’alimentation, synonyme de rigueur pour gagner du temps et de l’argent ! »

Quant aux coûts, ils varient de 150 000 à 300 000 € en fonction de l’effectif à nourrir et du niveau de saturation de l’outil. L’expert explique : « À cela, il convient d’ajouter de nombreux autres investissements induits comme le coût de la cuisine, les aménagements à faire, l’achat du rail ou des portiques, etc., sans oublier le coût de fonctionnement qui représente 25 % du coût total. »

Ci-dessous la simulation des coûts selon la taille du troupeau :

Simulation des coûts du robot d’alimentation selon la taille du troupeau (option robot sur roues). (©RMT Bâtiments d’élevage de demain)

Lire aussi : Robot de traite VS robot d’alimentation : les critères pour choisir

Un robot d’alimentation Sur roues ou sur rail ?

D’une marque à l’autre, le robot peut être sur roues (fonctionnement en batteries) ou suspendu à un rail (fonctionnement à l’électrique). « La tendance est aux systèmes sur roues, remarque Arnaud Bruel, mais il y a des avantages et inconvénients pour les deux systèmes. »

 RouesRail
Intérêts – Plusieurs bâtiments – Pas de contrainte sur la charpente – Adaptation en bâtiment existant – Capacité de charge – Repousse fourrage adaptable – Pas de contraintes de sol – Passe au-dessus des circuits sales – Permet un mélange et une distribution simultanés – Pas de temps de recharge
Limites – Circuit/nature des sols – Batterie (temps de rechargement, durée de vie) – Cahier des charges sécurité des engins roulants autonomes – Charpente – portique et adaptation au bâti existant – Hauteur du rail qui gêne la circulation – Capacité de charge – Repousse fourrage impossible si l’automate pèse

La cuisine à préparer

« En fait, quand on parle d’automatisation de l’alimentation, il faut avoir en tête que l’automatisation n’est pas complète », rappelle l’expert. En effet, il y a différentes étapes à réaliser par l’éleveur. D’abord, les fourrages se situent dans des stockages dits « primaires » (les silos) et c’est à l’éleveur d’aller les chercher pour les mettre dans un bâtiment dédié (la « cuisine »). C’est seulement à partir de ce moment que le robot prépare la ration et peut la distribuer en toute autonomie.

Concernant la cuisine, il y en a de différents types : les aliments sont soit stockés au sol ou dans des tables stockeurs et cellules dédiées. « Dans tous les cas, il faut privilégier une façade ouverte pour une bonne ventilation. On peut mettre des rideaux amovibles pour la sécurité ou pour les oiseaux. Il faut partir sur des sols bétonnés et prévoir une implantation de la cuisine à proximité des silos. »

Retrouvez le replay de cette intervention dans la vidéo ci-dessous :