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Viande bovine

Augmentation de la demande mondiale : une opportunité à saisir ?


TNC le 21/08/2023 à 05:03
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La consommation mondiale de viande bovine pourrait atteindre les 77 Mt en 2032, contre 70,5 Mt actuellement.

Publié début juillet, le rapport Perspectives agricoles 2023-2032 rédigé par la FAO et l’OCDE table sur une augmentation de la consommation mondiale de viande. Si en occident, la consommation de viande - et notamment de viande rouge - devrait se contenir, l’évolution de la démographie et du pouvoir d’achat dans le reste du monde joue en faveur d’une hausse des besoins : en moyenne, chaque individu mangera 700 g de viande de plus qu’actuellement en 2032.

Les filières viande ont l’avenir, c’est du moins ce que démontrent la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) dans leur rapport Perspectives agricoles. Entre augmentation de la démographie et progression du pouvoir d’achat, l’OCDE estime que la consommation mondiale de viande bovine pourrait croître de 10 % à horizon 2032. Reste à savoir qui saura saisir ces parts de marché.

La consommation boostée par les pays émergents

Car l’accès aux produits carnés reste source de disparités. Les habitants des pays développés consomment en moyenne deux fois plus de viande que les habitants des états en développement. Sur la première marche du podium se trouvent les États-Unis. Chaque américain mange 81,3 kg de viande par an (donnée exprimée en poids désossé au détail — pad). Viennent ensuite l’Australie et l’Argentine. Dans le même temps, les ressortissants de l’Union européenne se contentent de 57 kg pad : un volume dans la moyenne de consommation des pays développés.

À titre de comparaison, les habitants des pays en développement disposaient de 21,8 kg de viande par an sur la moyenne 2020-2022.

Sur le segment viande bovine, deux tendances antagonistes se laissent observer. Entre émissions environnementales et questions de santé publique, la viande rouge apparaît moins plébiscitée dans les pays développés que par le passé. La consommation de viande bovine étasunienne par habitant pourrait être revue à la baisse à horizon 2032 au profit des viandes blanches. Même constat pour l’Union européenne : la consommation de viande rouge pourrait passer de 9,9 à 9,4 kg pad par an.

Mais cette baisse est largement compensée par l’accroissement démographique ainsi que par le développement du pouvoir d’achat dans les pays à faible revenus. Car lorsque les ressources des populations augmentent, « la part de protéine carnée dans l’alimentation s’accroît », précisent les perspectives.

La consommation chinoise de viande bovine devrait progresser de 800 g par personne et par an. Si cela peut sembler dérisoire à l’échelle individuelle, cette hausse de la demande va faire progresser la consommation nationale de l’ordre de 1,7 Mt epc (équivalent poids carcasse) d’ici dix ans. L’Asie ainsi que l’Afrique devraient ainsi être les principaux moteurs de l’augmentation de la demande.

La production mondiale de viande bovine pourrait donc atteindre les 78 Mt en 2032 (contre 71 Mt actuellement). Mais qui répondra à cette extension de la demande ? Pour l’OCDE et la FAO, les besoins des pays émergents devraient être en bonne partie couverts par leur propre augmentation de production.

La production de viande bovine asiatique devrait augmenter de 20 %

Le progrès technologique, couplé à une amélioration de la gestion des troupeaux et du patrimoine génétique devraient permettre à la Chine et aux pays d’Afrique Subsaharienne de développer leurs productions de viande bovine. Outre l’expansion des cheptels, une amélioration des compétences techniques permettra de bénéficier de poids carcasses plus importants. La production asiatique de viande rouge devrait donc progresser de 3,4 Mt d’ici 2032. L’Afrique pourrait également produire 1,3 Mt de viande bovine supplémentaire.

Dans la même dynamique, l’augmentation de la production laitière au Pakistan devrait nourrir le marché de la viande bovine. De probables interventions publiques pour soutenir la filière bovine turque visent également à positionner le pays sur ce marché.

Parmi les pays développés, l’Australie cherche également à tirer profit du développement de la demande en viande, avec l’augmentation de ses capacités d’abattage. Car la demande ne pourra être assouvie sans recours à l’export.

Les géants mondiaux que sont le Brésil et les États-Unis devraient conserver leur place, l’Australie ainsi que la Turquie pourraient émerger et accompagner l’Argentine, le Paraguay et la Thaïlande sur ce marché.

Dans ce contexte, l’Union européenne a également sa carte à jouer. Le rapport Perspectives estime que les exportations européennes de viande bovine peuvent progresser de l’ordre de 0,73 Mt.