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Reportage en race Charolaise

Après le sacre d’Obélix, Philippe Brard prépare son retour au Space 2023


TNC le 10/08/2023 à 05:05

À quelques mois de remettre son titre en jeu, Philippe Brad revient sur le taureau qui l’a amené sur la plus haute marche du podium au Space. Tout en muscle, Obélix aura su séduire le jury malgré ses manières un peu brusques. Et comme rien n’arrête les gaulois, l’éleveur espère bien poursuivre sur cette lancée pour l'édition 2023. C'est accompagné de Marly, une vache suitée de 7 ans, qu'il remontera sur le ring.

Sur le ring du Space, Obélix n’en faisait qu’à sa tête. Le taureau de trois ans et demi s’est fait remarquer à l’occasion du concours charolais 2022. « Quand on arrivait sur le podium, il marchait dans les pots de fleurs ! » se souvient Philippe Brard, éleveur en Ille-et-Vilaine (35). Mais si le speaker disait de lui qu’il portait bien son prénom, c’est aussi pour son impressionnant développement musculaire. C’est d’ailleurs ce qui lui aura valu la première marche du podium.

EARL Brard
100 Vêlages en race charolaise
Engraissement des femelles
Vente de broutards et de reproducteurs
Poids de naissance : 49 kg (mâle) 46 kg (femelle)
GMQ naissance – sevrage : 1,150 kg (mâles) 1 kg (femelle)
IVV : 388 jours   Âge au 1er vêlage : 33 mois

Un premier prix de championnat avec Obélix

« Ça n’était pas gagné d’avance », se remémore l’éleveur. « Je le trouvais beaucoup trop agité pour avoir le prix ». Mais à sa manière, Obélix aura su faire la différence. « Cela montre bien que dans les concours, rien n’est joué d’avance ».

Obelix a été sacré grand champion du concours charolais au Space 2022. ( © Space)

D’autant qu’après deux années sans concours en raison de la pandémie, l’agriculteur a dû réapprendre à son taureau à marcher au licol. « Il était déjà allé au Space, mais il était encore avec sa mère ». L’animal, qui avait quitté les rings à 9 mois du haut de ses 580 kg en est revenu métamorphosé. En septembre dernier, 1,2 t de muscles et d’os venaient fouler le sable de l’arène du Space. « C’est la première fois que je remportais un titre de champion. Ça fait toujours plaisir, c’est une forme de reconnaissance ».

Obélix, comme son nom l’indique, c’est un taureau avec du gabarit. Fils d’Hidalgo et de Devinette, il se démarque par sa belle gueule charolaise avec ses cornes bien formées, et surtout de la viande. Beaucoup de viande. « Il avait un bel arrondi de culotte sur de bons aplombs, une ligne de dos bien remplie avec de la viande là où il faut. Un beau devant, de la longueur… » détaille l’éleveur. Autre point positif, un cuir assez souple et fin que le jury a su apprécier.

Philippe Brard aime les vaches qui ont du gabarit. « Il faut du poids, j’aime bien avoir des vaches dans les 850 kg ». Pas question pour autant de lésiner sur la facilité d’élevage. Tout l’enjeu étant d’associer les deux. « Si je dois intervenir deux fois au vêlage sur une vache, je réforme ». Sans parler des aptitudes laitières ainsi qu’à la reproduction.

Les éleveurs veulent des taureaux qui leur facilite la vie

Il travaille donc à adapter sa génétique. « À terme, je serai seul avec une centaine de vêlages, il faut avoir un troupeau qui ne soit pas trop contraignant ». Mais en tant que vendeur de reproducteurs, il pense également à ses acheteurs : « avant, les éleveurs voulaient avoir le plus beau taureau, maintenant ils veulent le taureau qui leur facilitera la vie ». Si le développement musculaire peut s’évaluer à l’œil, avoir de la donnée reste indispensable pour déterminer des qualités maternelles d’un animal. Tous les bovins achetés sont donc génotypés. « C’est facile d’avoir de bons index, on retire 2 kg au poids de naissance de chaque veau et les chiffres sont bons ! La génomique, elle, ne ment pas » insiste l’agriculteur.

Pour l’éleveur breton, les concours restent un temps fort pour le monde de l’élevage. « Ça n’est pas forcément là que je vends mes animaux, mais ça permet de garder contact avec nos acheteurs, voire d’en trouver des nouveaux ». S’ajoute à cela l’occasion d’échanger avec d’autres éleveurs.

Philippe Brard remettra son titre en jeu à l’occasion du Space 2023. Race à l’honneur, c’est Marly qui représentera l’exploitation au Concours National Charolais. 50 animaux seront sélectionnés pour représenter le meilleur de la race sur le grand ring de Rennes.

Des espoirs de médaille avec Marly

Marly s’imposait comme une évidence. « Elle a fait championne en avril à la foire de Rennes ». « Elle est très typée viande, avec une belle tête courte. Elle marche bien avec de solides aplombs et un bassin bien développé ».

Marly, fille de Ibis et Utrude sera présente au Space 2023 ( © Terre-net Média)

MARLY – IBIS x UTRUDE
Naissance : 09/07/2016
ISERV : 109
IVMAT : 112
ISU 116

Pour l’éleveur, tout l’enjeu est de jongler entre les attentes des juges, et celles des ses clients. « Marly, c’est la troisième meilleure vache de mon élevage (classement ISU) ». S’il ne propose pas la première, c’est parce que les animaux les mieux indexés ne sont pas forcément les meilleures bêtes de concours. « Ma meilleure vache sur la ferme est une vache assez maternelle. En concours, c’est surtout la viande qui est recherchée, il faut sortir les muscles ».