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Maltraitance animale dans un abattoir

Amendes et prison avec sursis requises


AFP le 19/05/2022 à 08:49

Des peines de prison avec sursis et des amendes ont été requises mercredi à Quimper contre l'abattoir de truies SBA de Briec (Finistère) et quatre de ses salariés poursuivis pour « actes de cruauté » après la diffusion en 2021 d'une vidéo de l'association L214.

Des peines de prison avec sursis comprises entre 6 et 8 mois et une amende de 500 euros ont été requises à l’encontre des prévenus dont un seul travaille toujours dans l’abattoir. Ils étaient poursuivis devant le tribunal correctionnel de Quimper pour « sévices graves ou actes de cruauté » et « mauvais traitement » envers un animal.

Une amende de 10 000 euros a été requise à l’encontre de l’abattoir, appartenant au groupe Les Mousquetaires (Intermarché) et représenté à l’audience par sa directrice. La société est poursuivie pour « mauvais traitements », ainsi qu’abattage dans des installations et avec des équipements non-conformes et « sans précaution » pour éviter aux animaux de souffrir.

L’association de défense des animaux L214 avait diffusé le 4 mai 2021 des images montrant notamment des truies poussées à coups de pied et d’aiguillon électrique, alors qu’elles se trainaient au sol. D’autres recevaient des coups d’aiguillon dans l’anus ou dans les yeux afin de les pousser à avancer plus vite.

« Tous les actes que l’on voit sont des actes volontaires », a estimé le représentant du ministère public, Dominique Tailhardat. Le tribunal a diffusé une séquence, particulièrement difficile à regarder, de la vidéo de L214, une initiative rare dans ce type de procès et saluée par les parties civiles, L214 mais aussi l’association de défense animale Stéphane Lamart.

« La direction se retranche derrière la responsabilité individuelle des salariés et les contrôles permanents des services vétérinaires », a regretté M. Tailhardat, estimant pourtant que « tout le monde était au courant », mais que « rien n’a été fait ».

« La vidéo révèle une réalité partielle, partiale », a plaidé l’avocat de l’abattoir, Jean-Christophe André, assurant que, depuis les faits, un dispositif de vidéo-surveillance avait notamment été installé.

Les trois salariés licenciés après les faits (dont un était absent) ont notamment expliqué les mauvais traitements par « les cadences à respecter ». Les quatre ont dans l’ensemble reconnu les faits.

« C’est très important que des faits aussi graves commis contre des animaux dans des endroits qui sont totalement opaques et fermés puissent être portés devant la justice », a souligné auprès de l’AFP Hélène Thouy, avocate de L214.

Le tribunal rendra son jugement le 27 juin.