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Éleveurs et abatteurs espèrent arrêter la baisse de la production de veaux


AFP le 11/01/2024 à 18:20
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En 2023, la baisse de la production de veaux (- 7,8 %) a été supérieure à la baisse de la consommation des ménages (- 5 %). (© TNC)

Les professionnels français du veau doivent « absolument réagir » pour stopper le déclin de la production, a déclaré jeudi le patron de la filière vitelline, qui compte détrôner les Pays-Bas du fauteuil de premier producteur mondial.

« La production nationale est en baisse depuis trois ans. (…) Nous devons absolument réagir », a dit Gilles Gauthier, président de la section veaux de l’organisation Interbev, qui défend les intérêts des professionnels de la viande (hors poulets et porcs). En 2023, la baisse de la production de veaux (- 7,8 %) a été supérieure à la baisse de la consommation des ménages (- 5 %).

Comme dans le reste du monde agricole, la filière a peine à trouver des remplaçants aux éleveurs qui partent à la retraite. D’autant que créer une installation accueillant des veaux âgés de trois semaines à huit mois coûte entre 450 000 et 550 000 euros, selon M. Gauthier.

Afin de s’assurer un approvisionnement régulier, les abattoirs doivent de plus en plus aider financièrement des éleveurs à s’installer. Ces exploitants sont ensuite « intégrés », c’est-à-dire que l’abattoir leur fournit les animaux, les aliments et les produits vétérinaires.

Gilles Gauthier est par ailleurs directeur stratégique de Van Drie France (abattoirs Sobeval, Tendriade), premier acteur français du secteur et propriété du leader européen, le néerlandais Van Drie. Il se dit « convaincu » que la baisse de production française « va être stoppée » prochainement et que la consommation va se stabiliser, autour de trois kg par habitant et par an.

Dans les supermarchés français, le veau est vendu en moyenne à 17,38 euros le kg, soit de trois à quatre euros pour une portion, « ce qui reste moins cher qu’un paquet de Marlboro et bien meilleur pour la santé », fait valoir Gilles Gauthier.

Premier consommateur mondial de veau, la France est en fait un des rares pays à manger ces jeunes animaux (jusqu’à huit mois) – ailleurs on attend qu’ils soient plus âgés. Mais le pays n’est que le deuxième producteur mondial (environ un million de veaux abattus par an), derrière les Pays-Bas qui en consomment très peu et destinent l’essentiel de leur production à l’export, dont la France.

Gilles Gauthier espère leur ravir la première place à la faveur d’une baisse de la production néerlandaise. Aux Pays-Bas, un plan de réduction du cheptel a été envisagé pour réduire les émissions polluantes et le modèle d’engraissement de veaux pour l’export est contesté.