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Engraissement

Actionner tous les leviers pour prévenir les maladies respiratoires


TNC le 22/11/2021 à 16:26
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Les maladies respiratoires sont un fleau en ateliers d'engraissement de JB. Il faut savoir les detecter precocement pour limiter leur propagation. (©TNC)

Les troubles respiratoires entament les performances de croissance des jeunes bovins et sont la principale cause d’utilisation d’antibiotiques en ateliers d’engraissement. Pour les prévenir, il faut mixer prévention, détection précoce et limitation des stress.

Face aux troubles respiratoires, premier problème de santé des jeunes bovins, il est nécessaire d’assurer une continuité des bonnes pratiques entre naisseurs et engraisseurs. Des bonnes pratiques qui débutent par la vérification d’une prise colostrale de qualité. La préparation sanitaire passe par la vaccination a minima contre VRSB, Pi3 et Mannheimia Haemolytica. La comparaison de lots vaccinés et non vaccinés montre un gain de 8 % de croissance supplémentaire pour les animaux vaccinés. Pour compléter cette préparation, les naisseurs peuvent aussi anticiper le sevrage pour ne pas rajouter ce stress à celui du transport et permettre une meilleure préparation alimentaire.

Limiter le stress

À l’étape suivante, le départ chez les engraisseurs, la prévention des troubles respiratoires passe par une réduction du temps de transport, source de stress et une diminution du taux de mélange en centre d’allotement. « Si on diminue le taux de mélange, il y a plus d’hétérogénéité dans les lots mais moins de risques d’apparition de maladies respiratoires », met en balance Elise Vanbergue de l’Institut de l’élevage. Quant à la réduction du temps de transport, elle est très efficace pour réduire le stress mais reste compliquée à mettre en place.

À l’arrivée en ateliers d’engraissements, le stress du transport et la mise en lot augmentent les risques. L’institut de l’élevage s’est intéressé aux alternatives aux antibiotiques utilisés en préventif lors de la transition entre les élevages de naissage et d’engraissement. « Comme le stress est un facteur aggravant, nous avons testé de l’huile essentielle de lavande pour le réduire, partage Elise Vanbergue. Deux modalités ont été comparées : une application en pour-on chez le naisseur et une application sur une corde installée sur la barre au garrot. Il n’y a pas eu de diminution de morbidité, ni d’impact sur le GMQ mais les animaux semblaient plus calmes et c’est facile à mettre en œuvre. »

Détecter au plus tôt

L’Idele travaille également à la détection précoce des troubles respiratoires, avant les signes cliniques. « Une intervention précoce aide à la réussite du traitement et limite la dissémination aux congénères », souligne Marlène Guiadeur. Le programme Beef Sense mise sur une détection précoce, en se basant sur le comportement, que les troubles respiratoires modifient. L’institut a testé différents capteurs, comme des colliers, des bolus ou des podomètres. D’ici 2022, un modèle mathématique sera élaboré pour une application en élevage.

« Face aux troubles respiratoires, il n’y a pas de solution miracle. Il faut donc combiner des mesures préventives pour gagner en efficacité », encourage Elise Vanbergue.