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« Les femmes redonnent vie et avenir » à l’élevage


TNC le 09/03/2023 à 18:11
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La journée internationale des droits des femmes : l'occasion de mettre en avant les éleveuses ! (©Adobe Stock)

Au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, voici une petite sélection des posts Facebook réalisés pour l'occasion, mettant en valeur les éleveuses récemment installées, « leur envie, leur passion, leur détermination, leur persévérance ». Certaines sont encore les « premières » de leur famille à « reprendre l'exploitation en leur nom ». Elles reviennent sur la « place » que leurs prédécesseuses se sont battues pour conquérir, et qu'elles occupent désormais. Même si parfois, il leur faut encore faire leurs preuves, les agricultrices « ont beaucoup fait évoluer le monde agricole ».

Hier, pour la Journée internationale des droits des femmes, de nombreux portraitsd’éleveuses, installées il y a peu, ont été postés sur Facebook. Mais avant, pour illustrer la place des femmes en agriculture et en élevage, citons les chiffres éloquents de la page Jeunes Agriculteurs du canton de La Flèche  : 62 % sont cheffes d’exploitation, 21 % conjointes d’agriculteurs et 17 % salariées agricoles.

62 % sont cheffes d’exploitation.

« Synonymes de détermination »

Celle des Jeunes Agriculteurs du Tarn a mis notamment en avant Solange, qui élève des vaches laitières depuis trois ans, en société avec sept hommes ! Pour elle, les agricultricessont « synonymes de détermination ». «Tout le monde peut avoir sa place dans le secteur agricole, il suffit juste de se la faire », souligne-t-elle. « Le tout, c’est d’y mettre de la passion, de l’envie, de la persévérance et de la volonté », ajoute Clarion. Audrey poursuit : « Le monde agricole rassemble plein de valeurs essentielles dans ma vie : la liberté, la volonté, la détermination, la passion, le respect, les responsabilités, les savoirs à ne pas oublier… C’est aussi la basse de notre quotidien : manger pour être en bonne santé. »

Tout le monde peut avoir sa place, il suffit de se la faire !

« Une approche différente du travail »

Blandine Garrigues, elle, produit des veaux sous la mère. Elle s’est « naturellement tournée » vers les productions animales, parce que les bêtes « ne nous mentent jamais et nous donnent beaucoup ». Au quotidien, elle « trouve sans cesse des solutions pour améliorer le travail». Dans ce domaine, « nous avons une approche différente des hommes : on a parfois moins de force, donc on réfléchit à comment faire différemment », appuie Audrey. Les nouveaux équipements réduisent, en outre, de plus en plus la pénibilité, autant pour les exploitantes agricoles que les exploitants.

« Concilier deux vies »

Sur ce sujet, dans le reportage vidéo de Savoie News, Pauline, en production laitière (Beaufort) avec son conjoint depuis 2018, parle d’un « métier passion » qu’elle peut partager avec sa famille mais où il faut « être tous les jours et ne pas compter ses heures ». Elle revient sur sa troisième maternité, où ça a été « un peu difficile » et pendant laquelle elle a fait appel au service de remplacement.

« Un métier dur mais noble »

Pas toujours simple, en effet, de « concilier vie professionnelle et familiale », surtout « en période de gros chantier », pointe Valérie sur la page Facebook du groupe Lorca. À près de 40 ans, elle s’est reconvertie dans la polyculture et l’élevage de Salers pour la viande en Moselle. L’éleveuse considère sa nouvelle profession certes « dure » mais « noble ». Et appelle à en être fier, d’autant plus face à ceux qui la dénigrent.

En être fier, malgré ceux qui nous dénigrent.

Jeunes Agriculteurs de l’Ardèche a même mis en valeur les jeunes productrices de son département durant toute une semaine. Comme Léa et Mylène, l’une du milieu agricole l’autre non. Toutes deux salariées sur la même exploitation, elles ont décidé de s’associer. « Maintenant, les femmes conduisent les tracteurs dans les champs et les hommes font de l’administratif, les tâches ne sont plus attribuées spécifiquement » selon le sexe, fait-elle remarquer.  

« Première cheffe d’exploitation de la famille »

D’autres, telle Candice, reviennent sur le statut des agricultrices, long à conquérir. Installée depuis peu, la jeune femme est pourtant « la première de la famille à être considérée comme cheffe d’exploitation », son arrière-grand-mère qui « a tenu seule la ferme au décès de son mari » et sa grand-mère qui y « travaillait » n’ayant jamais « eu ce titre ». Alors elle se réjouit « d’être reconnue à sa juste valeur » et « de plus être seulement « femme de » ou « fille de » mais juste femme ». À l’image d’Aurélie, également « la première femme » à reprendre la structure familiale en son nom.

Juste femme, plus « épouse de » ou « fille de ».

Et Mandy de lancer : « La question ne s’est jamais posée pour les hommes, alors pourquoi s’interroger pour les femmes ? » « Il m’a fallu être persévérante, m’imposer dans certaines situations et m’intégrer dans un milieu masculin. Ce n’était pas inné, cela m’a rendu plus forte », témoigne Camille sur la page de JA du Tarn. Quant à Laurine, même si elle ne l’a pas vécu, elle évoque encore sur celle de JA de l’Ardèche la présence d’un certain sexisme, les jeunes aujourd’hui étant heureusement « plus ouverts d’esprit ». Laure en a été victime. « Il faut quand même se battre pour prouver qu’on mérite sa place autant qu’un homme », conclut-elle.

« Croyez en vous et vos idées ! »

Sur sa page Milie, Paysanne et fière de l’être, Émilie Marin, l’organisatrice du concours Miss et Mister agri, rappelle que « 140 000 » agricultrices sont encore « sans statut » et que « les revenus annuels des cheffes d’exploitation sont 29 % inférieurs » à ceux de leurs homologues masculins. Il reste pas mal de choses à faire pour « nos droits », insiste-t-elle. « Les femmes ont beaucoup fait évoluer le monde agricole, elles ont redonné de la vie et de l’avenir à ce métier », juge Audrey. Donc, mesdames, « n’hésitez pas, travaillez votre projet à fond et lancez-vous ! », exhorte Mandy. « Croyez en vous et en vos idées ! », enchaîne Élodie. « Ne lâchez rien et ne vous laissez pas décourager ! », renchérit Adeline.

140 000 agricultrices encore sans statut.