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En montagne

« Ils attaquent tout ce qui bouge » : manifestation anti-loup à Gap


AFP le 15/10/2021 à 15:05

Quelque 150 éleveurs et sympathisants ont manifesté vendredi devant la préfecture des Hautes-Alpes à Gap pour exprimer « leur ras-le-bol et leur désarroi » face aux attaques de prédateurs, notamment le loup, qui devient selon eux de plus en plus présent et agressif.

Les moutons ne seraient plus les seuls concernés par les attaques de canidés. « On commence à se faire attaquer nos vaches, nos veaux. Ce n’est pas normal », résume Mathis, un jeune salarié agricole à Chorges, non loin de Gap.

« Ils (les loups) se mettent à attaquer tout ce qui bouge », a-t-il dit à l’AFP lors de cette manifestation organisée dans plusieurs villes simultanément par la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Fédération Nationale Ovine.

Les manifestants estiment que le nombre de loups en France est actuellement bien supérieur au comptage de 624 individus effectué par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et réclament « de réelles mesures de protection » pour leurs bêtes, notamment un « accès simplifié aux tirs de défense » et la possibilité de pouvoir utiliser des fusils à visée nocturne.

Les manifestants se sont symboliquement pendus à l’aide de cordes aux grilles de la préfecture pour exprimer leur exaspération et la « précarité de leur situation ». Ils ont également imprimé en série des silhouettes de brebis sur le bitume, « une pour chaque victime » de la prédation. Un tracteur tirant une cargaison de fumier a été garé devant les grilles, un loup en peluche ostensiblement pendu à l’avant.

Selon eux, le loup tue « 12 000 animaux chaque année ». Selon France Nature Environnement, une association écologiste, ce chiffre recouvre « en réalité (les) cas pour lesquels +on ne peut exclure le loup+, ce qui est très différent ».

« On en a ras-le-bol », explique Stéphanie Lefèbvre qui élève 250 moutons dont « sept ont été bouffés » ces derniers jours à Avançon, près de Gap. « On nous cache la vérité sur les chiffres (de loups) pour que ça attaque comme ça tout le temps. Il y a un mensonge quelque part », juge-t-elle. « On veut reprendre une vie normale, que nos bêtes vivent sans stress, qu’elles puissent sortir librement, paître », plaide-t-elle.

Les manifestants ont également exprimé leur solidarité avec un éleveur local poursuivi pour « blessures involontaires » parce que ses patous (chiens de protection de troupeaux) ont mordu des randonneurs. Le jugement du tribunal correctionnel de Gap est attendu lundi.

Le corps d’une louve tuée par balles, accompagné d’une banderole proclamant « Réveillez-vous, il est déjà trop tard », avait été trouvé le 24 septembre pendu devant la mairie du village de Saint-Bonnet-en-Champsaur, à 15 km de Gap.

D’autres manifestations anti-loup ont été organisées vendredi dans plusieurs villes de France, notamment à Chambéry où la préfecture de Savoie a dénombré de 100 à 150 manifestants.