98 M€ pour renforcer l’autonomie fourragère des élevages
Alimentation et fourrages le 17/12/2014 à 12:02
Le volet le plus important du plan protéines végétales de Stéphane Le Foll vise à rendre les élevages moins dépendants des importations de soja pour nourrir leurs animaux et donc de la volatilité des prix.
Un des volets de la Politique agricole commune, qui entrera pleinement en vigueur l’an prochain, est le Plan protéines végétales présenté le 16 décembre 2014 par Stéphane Le Foll. Outre sa dimension écologique, son volet « productions animales » s’inscrit dans la volonté de rendre les éleveurs moins dépendants des importations de soja pour nourrir leurs animaux. A ce jour, la France importe 60 % de ses besoins en protéines végétales. Or leurs cours pourraient flamber dans les prochaines années, faute d’approvisionnements suffisants des marchés pour répondre à la fois à la demande des pays asiatiques et européens. Principal fournisseur, le continent américain n’est pas extensible à l’infini !
Le renforcement de l’autonomie fourragère des élevages encouragé par le plan protéines végétales repose sur une aide à la production de légumineuses dont le montant variera entre 100 € et 150 €/ha. Si la mesure rencontre un vif succès auprès des éleveurs, l’aide sera plafonnée à 100 € et limitée à quelques hectares par exploitation.
Les surfaces éligibles pourront par ailleurs être cultivées avec un mélange d’espèces de légumineuses et de céréales (5 % maximum). Et pour ne pas inciter les éleveurs à vendre leurs protéines produites sur l’exploitation, le nombre d’hectares éligibles aux aides couplées sera rapporté à un chargement maximal d’un Ugb par hectare, selon un conseiller du ministre de l’Agriculture. Mais des agriculteurs qui produisent des protéines pour des éleveurs dans le cadre d’un contrat de vente pourraient toucher cette aide. Ils pourraient du reste être membres de Giee spécialement constitués pour renforcer l’autonomie fourragère des élevages des adhérents.
Le nouveau Plan protéines végétales de 147 M€ au total, dont 97 M€ pour l’élevage, se distingue des précédents en se reposant sur les différentes mesures liées à la mise en place de la nouvelle Pac (paiements « verts » du premier pilier1) et sur les Maec polycultures-élevage qui, ajoutées aux aides couplées, constituent un cadre réglementaire cohérent, selon le ministre de l’Agriculture.
Au total, 750.000 hectares pourraient être concernés par le plan protéines destiné à renforcer l’autonomie fourragère. Mais seules les fermes élevant au moins 5 Ugb seront les bénéficiaires de cette aide.
Stéphane Le Foll compte aussi sur le plan compétitivité et d’adaptation des exploitations pour « financer des investissements en lien avec les objectifs du plan protéines végétales, aussi bien dans les exploitations d’élevage que dans les exploitations où sont produites ces protéines ». Des crédits des programmes de développement ruraux régionaux, (programme d’investissement d’avenir) pourraient par ailleurs être affectés à la modernisation des outils de récolte et de transformation du soja en particulier.
N.B : (1) Pour rappel, le paiement « vert » impose une diversification des cultures et l’obligation de dédier 5 % de la surface arable à des surfaces d’intérêt écologique couvertes entre autres de cultures fixatrices d’azote.