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Santé

5 conseils pour entretenir l’immunité du troupeau face aux tiques


TNC le 05/05/2020 à 06:04
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Le printemps est synonyme du retour des tiques, vecteur de nombreuses maladies. Pour y faire face, les animaux doivent être régulièrement exposés aux agents pathogènes qu’elles véhiculent afin de développer leur immunité. Le Dr Boris Boubet, vétérinaire au GDS Creuse (23), livre ses conseils pour favoriser la mise en place de ce mécanisme de défense.

5 conseils du Dr Boris Boubet, vétérinaire au GDS Creuse (23), pour les troupeaux laitiers et allaitants face aux tiques :

1. Exposer les animaux dès leur plus jeune âge

Les contacts réguliers avec les divers pathogènes présents sur l’exploitation permettent l’installation puis le maintien de défenses immunitaires durables. Les jeunes animaux doivent ainsi être exposés aux maladies véhiculées par les tiques. Exposer le pré-troupeau et en particulier les génisses de renouvellement dans les secteurs à risque favorise le développement de leur immunité. Il faut ensuite remettre régulièrement les animaux dans les zones où la présence de pathogènes est avérée.

2. Mettre en évidence les parcelles à risque

La présence de tiques en grand nombre n’est pas forcément synonyme de maladies. Certaines parcelles sont peu infestées mais les pathogènes y sont présents. Seul l’historique des pathologies rencontrées sur les différents secteurs de l’exploitation permet de connaître les zones à risque. L’introduction d’animaux naïfs permet souvent de les identifier : il faut savoir faire le lien entre un cas sur un lot de génisses ou un taureau récemment acheté et la présence de pathogènes sur une parcelle. Savoir où se situent les secteurs contaminés permet de mieux répartir les lots pour stimuler leur immunité.

3. Réduire la pression des tiques dans le milieu

L’exposition aux pathogènes transmis par les tiques doit être suffisamment fréquente pour entretenir les défenses naturelles du troupeau… mais pas trop. Une surinfestation peut déclencher des cas cliniques, même sur des animaux dont le niveau d’immunité est correct. L’équilibre n’est pas toujours facile à trouver. Entretenir les parcelles pâturées en broyant les zones de friches permet de limiter les populations. Décaler les clôtures situées à proximité des haies hautes évite que les tiques ne se laissent tomber sur les animaux depuis les branches en surplomb.

4. Limiter le recours aux antiparasitaires

Les acaricides ont une rémanence d’un à deux mois maximum. La plupart du temps, leur utilisation ne fait que repousser le problème. Ce n’est en aucun cas une stratégie de lutte sur le long terme. Il est toutefois possible d’avoir recours à des traitements préventifs au Carbésia sur des animaux mis à pâturer sur des parcelles à risque. Les animaux sont alors suffisamment protégés pour ne pas tomber malades tout en développant une immunité. C’est à double tranchant : si le traitement marche trop bien, le contact avec le pathogène n’a pas lieu et l’organisme ne saura pas se défendre quand il le rencontrera à nouveau.

5. Prévenir les baisses d’immunité

En plus de l’absence de contact avec un pathogène depuis un certain temps, différents facteurs peuvent entraîner une baisse d’immunité au sein du troupeau : en premier lieu, les problèmes alimentaires et notamment des carences en oligo-éléments et en vitamines. Le parasitisme et certaines maladies comme la BVD peuvent également être en cause.