Maquereau : la pêche française appelle l’UE à être « ferme » face aux pays tiers


AFP le 04/11/2025 à 11:14

La filière pêche française a appelé mardi Bruxelles, devant le risque d'effondrement du stock de maquereaux, à « demander des comptes » aux Etats tiers, accusés de ne pas respecter les quotas recommandés par les scientifiques.

Le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), dans son dernier avis scientifique, a recommandé une réduction drastique de plus de 70 % des captures de maquereaux en 2026.

La pêche française redoute que cette baisse soit appliquée à tous les bateaux de l’UE, ce qui « sanctionnerait les pêcheurs vertueux et affaiblirait durablement toute la filière, de la capture à la transformation », expliquent une douzaine d’organisations dans un communiqué commun mardi.

Depuis plus de dix ans, des États comme le Groenland, l’Islande et la Russie « mettent en échec les négociations annuelles sur un accord de partage équilibré », une situation qui s’est encore aggravée avec le Brexit, accusent les signataires : « tous – sauf l’UE – s’autorisent à fixer des parts du quota de pêche dont la somme dépasse massivement le niveau d’exploitation préconisé par les scientifiques », des « excès dénoncés par tous les pêcheurs européens ».

Un « pilier de la pêche française »

Il y a « urgence d’une réponse ferme » de l’UE, appelle le Comité national des pêches maritimes et élevages marins (CNPMEM), avec France Filière Pêche, la Coopération Maritime, l’Union des Armateurs à la Pêche de France, l’Union des Mareyeurs Français, ou encore l’Organisation des Poissonniers Écaillers de France.

Pour eux, la Commission européenne doit refuser toute diminution des quotas européens « tant que les dépassements de tous les États tiers n’ont pas été régularisés », et imposer aux Etats fautifs une compensation des dépassements constatés depuis 2020 « notamment par des retenues annuelles sur leurs quotas futurs jusqu’à ce que la ressource soit reconstituée ».

« La France ne peut pas être à la fois victime et bouc émissaire. Le temps de la fermeté est venu », selon Olivier Le Nézet, président du CNPMEM. Le maquereau est un « pilier de la pêche française », de Dunkerque à Saint-Jean-de-Luz, souligne le secteur, pour qui passer d’un quota de 10 000 à 1 600 tonnes créerait « une situation intenable pour les pêcheurs français ».

Le 1er octobre, le Marine Stewardship Council (MSC), qui délivre des labels de pêche durable, avait appelé les principaux États concernés (Royaume-Uni, Norvège, UE, l’Islande et les Îles Féroé) à « sortir de l’impasse et à s’entendre sur des quotas conformes aux avis scientifiques » pour le maquereau de l’Atlantique, mais aussi le hareng atlanto-scandien et le merlan bleu.