Le nombre de loups en France relativement stable en 2025, estimé à 1 082


AFP le 28/11/2025 à 09:47

Le nombre de loups est resté relativement stable en France en 2025, avec une population estimée à 1 082, soit 69 de plus en un an, selon l'étude annuelle de l'Office français de la biodiversité (OFB) citée vendredi par la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce chiffre est particulièrement attendu chaque année sur un sujet incandescent, pour les syndicats d’éleveurs de montagne notamment, qui réclament inlassablement une augmentation du quota d’abattage annuel de loups autorisé par l’État, actuellement de 19 % de la population estimée, en raison selon eux d’une multiplication des attaques de troupeaux.

La population de loups « s’établit désormais, avec un intervalle de confiance à 95 %, entre 989 et 1 187 individus, pour un effectif moyen estimé à 1 082 loups », écrit dans un communiqué la préfecture de la région Aura, référente pour l’État sur le sujet. Cette estimation de l’OFB, « bien que légèrement supérieure à celle de 2024 (1 013 loups), confirme la tendance à la stabilisation des effectifs de loups constatée ces dernières années », ajoute-t-elle.

L’immense majorité des meutes sont localisées dans l’Arc alpin – où les élevages ovins et caprins notamment sont aussi très nombreux –, même si, ces dernières années, les loups se sont aussi installés dans le Massif central et les massifs jurassien, vosgien et pyrénéen.

En 2026, l’État va inaugurer un assouplissement de sa politique de régulation de la population lupine en permettant aux éleveurs de tuer ces animaux sans son autorisation préalable, obligatoire jusqu’alors, mais toujours uniquement en cas d’attaque de leurs troupeaux.

Mais cette annonce, fin septembre dernier, n’avait pas apaisé la colère des éleveurs qui protestent contre le maintien du quota de 19 %. Dénonçant un « renoncement inacceptable », les syndicats Jeunes agriculteurs et FNSEA ont critiqué dans un communiqué jeudi « un texte creux » du gouvernement qui « ne garantit pas une protection des troupeaux effective ».

Ce quota autorisait, en 2024, les seuls agents et chasseurs assermentés, à prélever 192 loups. La nouvelle estimation fin 2025 fera monter ce nombre à 205 de ces canidés.

« Les dispositifs proposés, trop timides et excessivement technocratiques, démontrent un refus persistant d’affronter la réalité du terrain : les attaques se multiplient, les pertes s’aggravent, les éleveurs continuent d’en porter seuls les conséquences », peste le communiqué des syndicats.

Tir en cas d’attaque 

Le 23 septembre, le gouvernement avait pourtant tenté d’apaiser leur colère en assouplissant les règles de l’abattage autorisé, profitant d’un reclassement du loup par l’Union européenne d’« espèce strictement protégée » à « protégée ». Précisément afin de donner plus de flexibilité aux États membres pour gérer la population de ces prédateurs.

A compter de 2026, la réglementation nationale simplifiera les conditions de « tirs de défense » dans les zones les plus exposées à la prédation des élevages ovins et caprins, avec « la suppression (…) du régime d’autorisations dérogatoires au profit d’un système déclaratif », avait annoncé la préfecture Aura.

Un éleveur, ou un chasseur mandaté par lui, pourra désormais tuer un loup qui attaque son troupeau d’ovins ou caprins, sans l’autorisation préalable requise jusqu’alors et devra ensuite déclarer ce tir mortel à la préfecture. Mais le gouvernement prévenait : seuls les tirs en cas d’attaque resteront légaux et, hors de ce cadre, tuer un loup restera un délit passible de trois ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Dans une argumentation contraire à celle des éleveurs mais également accusatrice, six organisations de protection de la nature, dont le WWF et France Nature Environnement (FNE), avaient reproché à l’État d’autoriser, avec la simplification des conditions de tir, « l’ouverture de la chasse aux loups » et la « possibilité de destruction tous azimuts ».