La France se sent « presque agressée » par la surpêche de la Norvège


AFP le 11/12/2025 à 13:15

La France se sent « presque agressée » par la surpêche de la Norvège et est prête à demander des sanctions commerciales, a assuré la ministre française de la Pêche Catherine Chabaud jeudi à Bruxelles, au coup d'envoi d'une négociation sur les quotas de pêche de l'UE.

Les ministres de l’Union européenne entament deux jours de longues négociations sur la répartition des quotas de pêche de l’an prochain. La situation est particulièrement tendue pour des espèces comme le maquereau de l’Atlantique, dont la population s’est effondrée. La France reproche à des pays en dehors de l’UE, en particulier la Norvège, de trop pêcher sans tenir compte des avis scientifiques.

« La situation est assez tendue, d’autant que nous sommes presque agressés par des États tiers qui ne veulent pas respecter les avis scientifiques. Je pense très clairement notamment à la Norvège », a lancé la ministre Catherine Chabaud. « La France est tout à fait prête » à demander à ses partenaires européens d’activer « le levier de sanctions commerciales », a-t-elle assuré.

Un règlement de l’UE contre les pratiques de pêche non durables permet notamment de limiter des importations en provenance de pays tiers.

Fuyant le réchauffement climatique, le maquereau de l’Atlantique a migré vers le nord pour se retrouver pris au piège de la surpêche, sur fond de désaccords géopolitiques. Sa population est tombée dans une zone de danger où sa reproduction n’est plus assurée.

Pour que le stock ait une chance de se rétablir en 2026, les scientifiques estiment qu’il faudrait diviser les quotas de pêche par quatre. Mais l’avenir de nombreuses pêcheries est en jeu.

Sur le maquereau, « il va y avoir très très peu de capacités de pêche, ça impacte 1 300 de nos 2 700 flottilles (françaises) entre la Manche et l’Atlantique », a déclaré la ministre française.