Grippe aviaire: les autorités françaises se préparent à une saison «défavorable»
AFP le 27/11/2025 à 13:19
Les principales autorités sanitaires françaises ont averti jeudi que la saison s'annonçait d'ores et déjà « défavorable » en matière de grippe aviaire, avec un pic exceptionnel chez les animaux sauvages, même si le risque de transmission à l'humain reste limité.
« La saison 2025-2026 (…) semble plus défavorable que les deux précédentes », a résumé, lors d’une conférence de presse, le directeur général de la santé, Didier Lepelletier. Plus de 200 foyers de grippe aviaires ont déjà été identifiés dans les élevages de volaille en Europe cette saison, dont une soixantaine en France, un niveau plus élevé que les années précédentes, même s’il reste loin des milliers d’élevages frappés lors du dernier pic épizootique en 2022 avec des dizaines de millions de volailles abattues.
La vaccination des canards, une nouveauté spécifiquement introduite en France contrairement au reste de l’Europe ces dernières années, a par ailleurs contribué à limiter les dégâts. Néanmoins, les autorités expriment leur préoccupation alors que l’année est exceptionnelle en matière de détection de la grippe aviaire chez les animaux sauvages, une situation qui met une forte pression sur les élevages.
C’est « le plus gros pic qu’on ait enregistré » dans la faune sauvage en Europe, en particulier chez les grues cendrées, a déclaré Gilles Salvat, actuel directeur par intérim de l’Anses. Dans ce contexte, les autorités prêtent une attention particulière au risque de transmission à l’humain. Ces dernières années, plusieurs cas ont été enregistrés, essentiellement en Amérique du Nord et en Asie du Sud-Est, la France restant pour l’heure épargnée.
Le risque reste limité, selon les autorités. Elles viennent de le réévaluer et le jugent « faible » pour l’ensemble de la population, et « faible à modéré » pour les personnes exposées comme les éleveurs. Ce sont les mêmes niveaux que ceux estimés en début d’année. « Rien n’est inéluctable si on prend les mesures de protection », a déclaré Gilles Salvat, insistant sur le fait que celles-ci concernaient aussi les éleveurs particuliers possédant des volailles pour leur compte.
Par ailleurs, les cas humains recensés dans le monde ont, pour l’heure, résulté de contaminations directes par des animaux. Mais les autorités se préoccupent du risque de voir un jour le virus muter pour devenir transmissible d’un humain à l’autre, d’autant que les mammifères apparaissent de plus en plus touchés par la grippe aviaire.