Grippe aviaire : début de saison en Europe, où la France prend ses précautions
AFP le 16/10/2025 à 08:00
Avec le début de la saison de grippe aviaire en Europe, la France a relevé le risque mercredi de « négligeable » à « modéré », après la découverte de deux foyers et avant les grandes migrations d'oiseaux sauvages, mais le pays espère échapper à nouveau à une épizootie majeure avec la vaccination des canards.
La vaccination des canards, amplificateurs du virus pour les volailles, est obligatoire dans le pays depuis l’automne 2023.
La France est ainsi passée de 1 800 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) entre 2021 et 2023, avec 32 millions de volailles abattues et des milliards d’euros de pertes, à quelques dizaines de foyers ces deux dernières années.
Les périodes de migration descendantes d’oiseaux sauvages, qui commencent fin août et s’amplifient jusque mi-novembre, sont propices à une large diffusion à travers l’Europe.
Le relèvement du risque en France a été décidé après « la mise en évidence d’une dynamique d’infection dans l’avifaune sauvage migratrice en Europe, y compris en France », a indiqué le ministère de l’Agriculture, qui a aussi pris en compte un premier foyer de la saison dans un élevage de volailles du Nord.
Le ministère a publié un arrêté qui « vise à renforcer les mesures de surveillance et de prévention » pour l’empêcher le virus « d’entrer dans les élevages via la faune sauvage et les activités humaines ».
Dans son dernier bilan hebdomadaire européen, la plateforme de surveillance ESA rappelle toutefois « la pérennisation du risque d’introduction en élevage », la maladie s’étant installée chez des espèces non migratrices.
Entre le 1er août et début octobre, 37 foyers ont été identifiés dans des élevages de volaille de l’UE, notamment en Espagne (8), Allemagne (7), Pologne (6). Deux foyers français sont venus s’ajouter à cette liste depuis vendredi.
La saison précédente (2024-2025), 620 foyers avaient été recensés en élevage, loin des pics du début de la décennie. La Hongrie, grande productrice de canard, et la Pologne, leader européen de la volaille, avaient été les principales victimes.
La Hongrie est venue constater les bénéfices de la vaccination française et d’autres pays s’y intéressent. Les autorités sanitaires internationales l’ont intégrée dans leur panoplie d’outils pour lutter contre ce virus qui, s’il se diffuse à grande échelle, comporte des risques pour les humains.
Mais beaucoup sont encore frileux à vacciner pour ne pas se fermer des marchés d’exportation.