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Dossier : Transmission

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Transmission, diversification

« Se faire accompagner pour se poser et voir sa ferme autrement »


TNC le 04/10/2022 à 18:Oct
Senior farmer in a field examining crop

Two farmers in a field examining wheat crop.

Il y a quelques mois, la chambre d'agriculture de Côte-d'Or postait, sur Youtube, des témoignages vidéos d'agriculteurs pour promouvoir les différents accompagnements qu'elle propose : technique grandes cultures, conversion à l'agriculture biologique, labellisation HVE... Mais aussi pour transmettre ou diversifier son exploitation : "bien accompagné pour gagner en sérénité", en anticipant pour réfléchir posément et prendre du recul, comme l'expliquent trois producteurs/productrices.

Rémy Marpeaux a commencé à réfléchir à la transmission de son exploitation à 60 ans. Sans successeur, il souhaitait malgré tout la céder à un jeune, pour qu’il puisse exercer le métier d’agriculteur auquel il aspire, comme lui quelques décennies plus tôt. « L’égalité des chances, c’est important », insiste-t-il. Car des porteurs de projets qui seraient « heureux de reprendre une ferme », il y en a.

Désormais âgé de 70 ans et retraité depuis 2017, il met en avant l’accompagnement dont il a bénéficié à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. En particulier pour constituer « mon dossier de retraite agricole, sans me tromper, et savoir comment transmettre mon exploitation (75 ha de cultures à Magny-lès-Aubigny) » à un tiers, précise-t-il.

« Permettre à des jeunes de vivre leur passion »

Durant toute leur vie professionnelle, les exploitants sont en relation avec la chambre d’agriculture, poursuit l’ancien producteur, ce qui instaure un rapport de confiance, essentiel lors de cette étape capitale et souvent délicate de leur carrière. En outre, un regard extérieur permet de « voir sa ferme autrement », pointe Rémy Marpeaux. Via le RDI (répertoire départ installation), il a eu pas mal de candidats à la reprise, en a rencontré cinq et retenu un, « le meilleur » sans doute selon lui du fait de sélection préalable effectuée par les conseillers.

Je ne peux que conseiller de réfléchir à sa transmission !

Voir le témoignage de Rémy Marpeaux, en intégralité :

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Aujourd’hui, l’ex-agriculteur se réjouit que son repreneur se convertisse à l’agriculture biologique. « C’est quelque chose qui m’intéressait et qui est dans l’air du temps », souligne-t-il, ravi de pouvoir de loin « observer le travail » de son successeur et « voir qu’il se débrouille à merveille ». « Je ne peux que conseiller à tous les exploitants proches de la retraite » de se questionner sur « leur transmission », en se faisant accompagner. Ainsi, « des jeunes pourront vivre leur passion » !

Et « rester acteur de son activité jusqu’au bout »

Philippe Gerbenne, lui, était en Gaec avec un frère depuis 1990 à Flavigny-sur-Ozerain, en polyculture et élevage laitier. À 62 ans passé, « la retraite arrive très vite », a-t-il réalisé. Alors il a suivi une formation « transmission » « pour se mettre dans le bain, ne rien oublier et être à l’heure dans les démarches ». Et il recommande à tous les futurs cédants de faire de même ! « Ça permet de bien poser » les choses, appuie l’exploitant.

Transmettre, c’est bien plus qu’une histoire financière !
C’est établir un lien entre les générations.

« Il faut rester acteur de son activité jusqu’au bout, estime-t-il, tout en se faisant aider pour établir ce lien », si précieux, « entre les générations permettant aux repreneurs de bien démarrer ». La transmission, « c’est beaucoup plus qu’une histoire financière », résume-t-il.

Pour en savoir plus, écoutez Philippe Gerbenne :

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« Se diversifier pour innover et pas « faire comme » »

Quant à Armelle Dubois, installée en 2004 à Varois-et-Chaignot, elle ne parle pas encore de sa transmission, mais de la diversification de son exploitation (grandes cultures et légumes de plein champ), lorsqu’il a fallu « arrêter les betteraves » suite à la fermeture de la sucrerie en 2007. « Nous venions de créer un bassin d’irrigation à plusieurs producteurs et nous n’avions plus rien à irriguer ! Vu l’investissement et ayant perdu 50 % de notre chiffre d’affaires, nous nous sommes diversifiés pour ne pas revivre ça. »

Ne plus perdre, d’un coup, 50 % du chiffre d’affaires.

« Nous avons cherché d’autres productions rémunératrices », explique Armelle, d’abord les asperges vertes et les pommes de terre, puis les myrtilles « puisqu’il n’y en a pas dans le secteur ». « Il faut innover, pas « faire comme », ajoute la productrice, tout « en menant, à chaque fois, des études de marché pour voir la faisabilité de la culture, savoir si elle peut plaire aux consommateurs ». D’où l’importance de se faire épauler par des conseillers spécialisés en diversification, souligne-t-elle.

Armelle partage son expérience :

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