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Sommaire du dossierDossier : Salon International de l’Agriculture 2022
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Meurtre au Salon de l'agriculture
TNC le 01/03/2022 à 07:Mar
Un crime a été commis au Salon de l'agriculture ! Un corps a été retrouvé, ou plutôt ce qu'il en reste, dans le hall 1, dans la stalle d'une truie, au nom prédestiné de "La Goulue". Pas de papier d'identité, ni téléphone portable sur lui. Qui est-ce ? Que s'est-il passé ? Policiers et légistes ont été dépêchés sur place pour mener l'enquête... dans ce livre policier disponible en librairie le 3 mars, en plein Sia !
Quand Yann Gray, enquêteur, pénètre dans le hall 1 du Salon de l’agriculture, celui des animaux, il est saisi par des relents « âcres et pimentés de paille et de fumier chaud ». Il marche « entre les cornes et les toupillons, entre les mastications et les bouses ». La directrice du Sia l’accueille en lui lançant : un meurtre, « le jour de la visite du président ! », qui se « doit d’être là, serrer des mains, flatter des croupes », au milieu « d’un cordon de gardes du corps malmenés par des éleveurs » « manifestant contre la nouvelle politique agricole commune » à coup de « banderoles et de cris ». Et quand le policier lui suggère de « retarder l’ouverture des portes », elle répond : « Nous aurions une émeute. Ils sont déjà dehors à faire la queue. Pendant une semaine la France entière est là ! »
Un meurtre, le jour de la visite du président !
Effectivement, dès 9 h, des hordes de visiteurs « envahissent les travées » et Yann sera bientôt « soûlé de touffeur et de foule »… Avec le polar Signe de Terre d’Yves Hughes, on est tour à tour lecteur, à l’affût d’indices pour résoudre une intrigue policière palpitante, et visiteur du Salon de l’agriculture comme si on y était ! On a même l’impression de sentir « les odeurs qui varient selon les espèces, les races, les régions ». Après les « Jersiaises », nous voilà devant les « Tarines » (l’auteur va même jusqu’à raconter que leurs cloches sont convoitées au point parfois d’être volées) puis les « Maine-Aujou », dans leur box quand elles ne sont pas en parade ou sur le ring. On croise un vétérinaire « dans sa blouse verte au grand V rouge floqué dans le dos », venus soigner les petits bobos des bêtes. Avant de se retrouver face à « Bijou, le plus gros taureau français du Sia, 1,7 t » !
Suivez tous les concours bovins en direct pendant le salon de l’agriculture.
Au Sia comme si le lecteur y était !
Mais qui est l’inconnu trouvé sans vie dans la paille, dans la case de la truie La Goulue ? Personne ne semble le savoir parmi les exposants, les organisateurs, les vigiles… Sans papier, ni téléphone, difficile de l’identifier. Certains pourtant disent l’avoir vu plusieurs fois regarder et caresser les vaches. Qui l’a tué et pourquoi ? Que s’est-il passé cette nuit dans le pavillon 1 ? Yann Gray interroge des producteurs, anxieux, mais surtout d’avoir laissé leur ferme quelques jours et beaucoup moins loquaces que lorsqu’il s’agit de parler de leurs animaux et de leurs terres. Une chose est sûre, s’introduire dans le salon, même nuitamment, n’est pas difficile. « Deux ou trois portes par bâtiment » restent « toujours ouvertes » pour permettre aux éleveurs de profiter de Paris, « une fois par an » : « les Normands après la traite du soir jusqu’à minuit », « les Vendéens » qui rentrent vers « les 3 h du mat’ », ou encore « les Basques qui reviennent un peu plus tard, à 4 h ».
Jusqu’aux odeurs et à l’envers du décor…
On découvre alors l’envers du décor : « la fête à l’intérieur des stands entre régions autour de charcuteries du terroir et de bouteilles du cru », les petits déjeuners au « lait cru chaud, sortant directement du pis », les repas et temps de repos à dormir ou « jouer aux cartes dans l’espace de vie aménagé derrière les cloisons préfabriquées avec l’eau courante, l’électricité pour les réfrigérateurs et la télé, des lits de camp, des tables où subsistent des restes de nourriture »… Sans oublier la préparation des vaches, qui se font tondre, brosser, lustrer pour les concours, le nettoyage de mètres carrés de moquette le soir, etc. On s’y croirait ! On apprend même ce que devient le lait des vaches traites sur place et le fumier.
Mais pour connaître le fin mot de cette énigme, il faut patienter jusqu’à la sortie du livre (collection L’Aube Noire, 198 p., 17,90 €) en librairie le 3 mars ! Avant sa mort en 2020, Yves Hughes, écrivain français, avait envoyé aux Éditions de L’Aube quatre histoires mettant en scène son héros policier Yann Gray. En tout, il aura écrit neuf romans, deux recueils de nouvelles, une trentaine d’ouvrages de littérature jeunesse, des scénarios de thrillers et sitcoms pour la télévision, des sketches pour Les Guignols de l’info et des fictions pour la radio.