Vins : les enchères de Beaune loin des records


AFP le 16/11/2025 à 19:56

Les enchères caritatives des vins des Hospices de Beaune, les plus anciennes du genre au monde, sont restées dimanche loin des records.

« 400 000 euros » : le marteau est tombé à des lieues du plus haut niveau de 810 000 euros qu’avait atteint, en 2022, la « pièce de charité », clou des enchères de Beaune. Le prix a cependant dépassé les 360 000 euros de l’an dernier (sans les frais).

Cette « pièce », comme on appelle en Bourgogne un fût de 228 litres, est traditionnellement réservée à une œuvre caritative autre que celle des Hospices, un établissement de santé d’un millier de lits. Cette année, ce tonneau était vendu au profit de l’association Enfance et handicap en Côte-d’Or (Ehco) et de l’Institut Robert-Debré du cerveau de l’enfant.

Les parrains-marraines de ces associations – le DJ Martin Solveig, les acteurs Vincent Lacoste et Alice Taglioni et le réalisateur Cédric Klapisch – avaient été invités à Beaune pour pousser les enchères devant plus de 700 acheteurs potentiels réunis sous les Halles de la capitale des vins de Bourgogne, Beaune (Côte-d’Or).

Déjà l’an dernier, les recettes avait plafonné

« Un nombre record d’inscriptions », selon Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s France, opérateur de la vente, mais qui ne devrait pas permettre d’égaler le pic atteint en 2022, avec 29 millions d’euros de recettes totales.

« Cette année, le climat mondial est tendu », a expliqué à l’AFP Anne-Laure Helfrich, directrice marketing des Grands Chais de France, premier exportateur français de vins. La maison bourguignonne François Martenot, détenue par les Grands Chais, avait acquis 33 fûts l’an dernier. « Mais les clients sont maintenant plus méfiants », souligne-t-elle.

Déjà l’an dernier, les recettes avaient plafonné à 13,9 millions d’euros (hors frais). « Le marché a tendance à se déprimer », confirme Laurent Delaunay, président du Comité Bourgogne, qui représente l’interprofession viticole régionale.

En particulier aux États-Unis où, « pour la première fois depuis longtemps, les ventes de bourgognes ont reculé en août », indique-t-il, blâmant « les premières conséquences de la hausse des taxes américaines ».

Pour ces enchères, le péril n’est cependant pas en la demeure, car le vin vendu à Beaune, des primeurs, sera livré en juin 2027, après avoir été élevé sur place. D’ici là, Donald « Trump peut encore changer d’avis », dit un expert dans un sourire.