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À Bordeaux

Vignerons et distribution vers un « contrat de filière »


AFP le 09/04/2024 à 15:42

Les vignerons de Bordeaux, qui réclament un tarif du vin « rémunérateur », se sont mis d'accord lundi avec le négoce et la distribution sur le principe d'un « contrat de filière » intégrant l'idée d'indicateurs reconnus pour déterminer le juste prix de leur production.

Au terme d’une réunion jugée « fondatrice » rassemblant viticulteurs, distributeurs, syndicats et l’État, un « point crucial » a été partagé par « tout le monde », celui d’une « juste valorisation du travail du viticulteur », a assuré Allan Sichel, qui préside le Conseil interprofessionel du vin de Bordeaux (CIVB).

« Ça s’inscrirait dans un contrat de filière (…) en se servant de certains indicateurs objectifs, qui sont à définir et serviraient de base sur la détermination du prix », a-t-il déclaré en conférence de presse. « Tous les opérateurs sont d’accord pour travailler dessus », a-t-il ajouté à l’issue de cette réunion qu’il a qualifiée de « fondatrice », saluant la « bonne volonté » des enseignes de la grande distribution présentes, comme Carrefour, Auchan ou Intermarché.

Fin mars, le collectif vigneron Viti33 avait qualifié de « honte » la vente de bouteilles de Bordeaux en grande surface à 1,89 euro, voire 1,66 euro en cas d’achat groupé. Pour le CIVB, l’intégration d’indicateurs dans la fixation des prix doit encore être « sécurisée » et une évolution légale sera sans doute nécessaire. L’interprofession vise en particulier la prochaine évolution de la loi EGalim sur les prix agricoles, qui fait actuellement l’objet d’une mission parlementaire.

Ces derniers mois, le plus grand vignoble AOC de France (103 000 hectares) a été frappé par un effondrement du prix du vrac. Mais les vignerons ont été encouragés par les déclarations d’Emmanuel Macron préconisant des prix agricoles « planchers ». Une proposition de loi écologiste en ce sens a été adoptée en première lecture jeudi soir à l’Assemblée nationale, mais sans que le texte ne convienne au gouvernement.

« On verra si cette réunion est historique, en tout cas elle est remarquable », a déclaré à l’AFP Renaud Jean, membre du collectif Viti33. « Il y a un accord de principe sur le fait que personne ne peut accepter d’avoir des prix abusivement bas », s’est-il félicité, saluant le « début d’un processus ».

Selon l’interprofession, les cours du Bordeaux devraient remonter en 2024 après l’arrachage subventionné de quelque 8 000 hectares en Gironde, la distillation d’une partie des excédents et la petite récolte 2023 (3,8 millions d’hectolitres).