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Sécheresse

Vers une récolte « catastrophique » de pommes de terre, en recul de 20 %


AFP le 26/08/2022 à 15:04
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Les pertes de rendement sont estimées en moyenne à 20 % mais pourraient aller jusqu'à 30 voire 50 %. (©Pixabay)

La récolte 2022 de pommes de terre s'annonce « catastrophique », en recul « d'au moins 20 % par rapport à la moyenne des vingt dernières années », conséquence de la sécheresse historique qui a frappé la France, ont annoncé vendredi les producteurs.

L’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), qui redoute « la plus mauvaise récolte enregistrée depuis 2000 », chiffre à « plus de 200 millions d’euros » les pertes pour les producteurs selon ses premières estimations, alors que débute la récolte.

L’UNPT demande « une réunion d’urgence » au ministre de l’agriculture, pour engager dès à présent de premières mesures d’aide « qui permettront à la France de conserver son rang de premier exportateur mondial de pommes de terre ».

La France a produit en 2021 environ 8 millions de tonnes de pommes de terre, pour un chiffre d’affaires de près de 4 milliards d’euros dans un secteur qui dégage un excédent commercial de plus de 500 millions d’euros.

Les producteurs évaluent les pertes à 1,5 million de tonnes, avec des pertes de rendements moyens de 20 % mais qui pourraient aller jusqu’à plus de 30 % voire 50 % localement pour les pommes de terre non-irriguées, du fait « des chaleurs extrêmes corrélées à une forte sècheresse, qui ont littéralement stoppé le développement des tubercules ».

« Sur mon exploitation, près de Compiègne (Oise), où je n’ai pas de système d’irrigation, l’impact est très fort : c’est 50 % de production en moins », a déclaré à l’AFP Geoffroy d’Evry, le président de l’UNPT.

Pour garantir la pérennité économique des exploitations et assurer les plantations pour 2023/2024, l’UNPT « appelle dès à présent à la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée notamment avec la grande distribution, à l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs (qui se voient infliger des pénalités si les volumes livrés sont inférieurs à ceux engagés, NDLR) et à l’amorce rapide d’une réflexion sur la mise en place d’un dispositif d’aide d’Etat exceptionnel ». « Les producteurs ne prendront pas seuls la responsabilité des pertes exceptionnelles engendrées par cet épisode climatique hors norme », prévient l’UNPT.

« Il va y avoir une réévaluation des prix, mais pour éviter qu’elle soit trop importante pour le consommateur, il faut qu’il y ait une meilleure répartition dans la chaîne de la valeur », plaide Geoffroy d’Evry, soulignant qu’aujourd’hui, sur un kilogramme de pomme de terre acheté en supermarché, « 20 % va au producteur et 50 % au distributeur ».