Vendanges : enquête ouverte après la fermeture de deux hôtels surpeuplés
AFP le 03/09/2025 à 13:30
Une enquête a été ouverte pour « travail dissimulé » et « habitat indigne » à la suite de la fermeture de deux hôtels surpeuplés, hébergeant plus de 150 vendangeurs bulgares et polonais venus récolter du raisin pour le champagne, a indiqué mercredi la procureure de Châlons-en-Champagne.
« Les investigations menées par la brigade de gendarmerie de Vitry-le-François avec l’appui de l’inspection du travail sont en cours », mais « aucune audition ou mise en cause n’ont été réalisées » à ce stade, a ajouté auprès de l’AFP la procureure Annick Browne.
Ces derniers jours, deux hôtels de Vitry-le-François (Marne) ont été contraints à la fermeture par des arrêtés municipaux pris à la suite de contrôles montrant qu’ils étaient surpeuplés, a indiqué la préfecture de la Marne à l’AFP, confirmant une information du quotidien l’Union.
60 à 90 occupants pour environ 35 chambres, des matelas de fortune dans les couloirs, des réchauds pour se nourrir : « on n’est plus au temps de Zola », a souligné le maire PS de la commune, Jean-Pierre Bouquet.
Le premier hôtel, La Cloche, a fermé le 27 août après un contrôle faisant suite à « un signalement », et abritait « 60 vendangeurs » selon la préfecture.
Ces saisonniers bulgares ont été hébergés temporairement dans un gymnase de la commune, avant d’être transférés par leur employeur dans un autre hôtel à Soissons selon le maire.
Le second, Au Bon Séjour, hébergeait « 96 personnes » lorsqu’il a été fermé le 1er septembre, à la suite d’un contrôle prévu. Son site internet indique qu’il propose 32 chambres. Les vendangeurs, essentiellement polonais selon le maire, ont été « relogés par leur employeur » selon la préfecture.
Employés par deux sociétés de prestation de services françaises distinctes, ils travaillaient dans des exploitations à Avenay-Val-d’Or pour les Bulgares et dans le sud du vignoble champenois pour les Polonais, a précisé M. Bouquet.
Après quatre décès de vendangeurs dans un contexte de fortes chaleurs en 2023, la préfecture souligne qu’il y a « une vraie vigilance » sur les conditions d’hébergement des saisonniers pendant les vendanges.
Fin juillet, trois personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour traite d’êtres humains après avoir exploité et hébergé dans des conditions indignes une cinquantaine de travailleurs dont des migrants sans-papiers venus d’Afrique lors des vendanges en Champagne en 2023, surnommées « vendanges de la honte ».