Une hausse de la redevance de prélèvement de l’eau d’irrigation contestée
TNC le 05/10/2023 à 18:00
Les Irrigants de France ont très froidement accueilli l’annonce de la hausse de la redevance de prélèvement de l’eau d’irrigation programmée dans le projet de loi de finances (PLF) 2024. En dépit des ambitions à la hausse du nouveau budget du ministère de l’agriculture relevé à 7 milliards en 2023, l’association s'inquiète du poids de la hausse de la fiscalité sur la compétitivité des exploitations.
Le Président des Irrigants de France, Eric Frétillère a exprimé son profond mécontentement face au projet d’augmentation de la taxe sur le prélèvement de l’eau d’irrigation prévu dans le PLF 2024. Il dénonce notamment les répercussions de cette hausse de la fiscalité sur la pérennité des exploitations, touchées de plein fouet par l’inflation et confrontées au défi de l’adaptation au changement climatique.
« Dans un contexte d’inflation générale de l’ensemble des charges de production agricole, cette augmentation, est un nouveau coup porté à la compétitivité des exploitations. Tel que présenté, le cadre fixé par la loi pourrait engendrer une multiplication par 12,5 du coût de la redevance pour les agriculteurs. C’est absolument colossal : ce ne serait supportable par aucun agriculteur et ça mettrait en danger la pérennité de nos exploitations », affirme Eric Frétillère.
Selon lui, cette mesure, intervenant dans un contexte de contraintes grandissantes pesant sur les producteurs, serait particulièrement contre-productive face à l’ampleur des enjeux de la transition du secteur et le défi du maintien de la capacité de production agricole.
« Alors que, dans un contexte de changement climatique, le nombre d’exploitations dépendant de l’irrigation va aller croissant sur un grand nombre de territoires, cette charge supplémentaire n’aura pour effet que d’obérer la capacité des exploitations à produire et à investir dans les transitions et donc, la capacité de notre pays à garantir la souveraineté alimentaire et à relever les nécessaires défis écologiques et environnementaux », résume ainsi l’agriculteur-irrigant, installé en Dordogne.