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Crise en viticulture

Un vigneron sur trois « en difficulté » dans le Bordelais


AFP le 20/01/2023 à 16:50

Un vigneron bordelais sur trois s'est déclaré « en difficulté » lors d'une enquête réalisée pour évaluer l'ampleur de la crise du secteur et mettre en place des aides, a annoncé vendredi la Chambre d'Agriculture de Gironde.

Durant un mois jusque mi-janvier, celle-ci avait mis en ligne un questionnaire dans le cadre d’une cellule de crise mise en place par la préfecture après une manifestation de la profession le 6 décembre à Bordeaux.

L’enquête invitait les exploitants en difficulté à se manifester et 1 320 y ont répondu, soit un tiers de l’effectif du département, où environ 4 000 vignerons vivent de leur production à l’heure actuelle. Ce résultat « reflète l’ampleur de la crise qui touche le vignoble bordelais », a commenté la Chambre d’Agriculture dans un communiqué.

Selon Philippe Abadie, directeur du pôle entreprises, l’analyse de l’exercice comptable 2021 des exploitants agricoles girondins, qui sont à 85 % des viticulteurs, a révélé de grandes difficultés financières.

« 70 % ont des revenus inférieurs au Smic et un tiers ont des revenus négatifs », a expliqué le responsable à l’AFP, soulignant que ces proportions ont doublé depuis 2018. « Cela correspond au retournement du marché viticole chinois et à l’accélération de la baisse des ventes en France », poursuit celui pour qui l’exercice comptable 2022 « sera pire ».

Parmi les 1 320 exploitants qui se sont déclarés en difficulté, plus d’un quart veulent arrêter leurs activités et procéder à l’arrachage total de leurs vignes. Les autres souhaitent malgré tout poursuivre la viticulture, « en procédant pour certains à des arrachages partiels, dans l’objectif de diversifier leurs productions », ajoute l’organisation consulaire.

« Beaucoup envisagent de s’engager vers d’autres productions végétales (oliviers et noisetiers étant les plus citées). Ils sont également nombreux à souhaiter développer des démarches d’oenotourisme et d’agritourisme », relève la Chambre qui va proposer un accompagnement « technique, économique et financier » aux candidats à la diversification.

Ses conseillers vont également se rapprocher de ceux qui envisagent une cessation complète d’activité et ceux qui ont exprimé des demandes spécifiques, assure-t-elle.