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Saint-Émilion

Un premier grand cru classé cédé à Clarins


AFP le 08/04/2021 à 09:56

Le château Beauséjour, premier grand cru classé B de Saint-Émilion, a été cédé pour 75 millions d'euros à une membre de la famille propriétaire et au groupe cosmétique Clarins, a annoncé mercredi la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) de Nouvelle-Aquitaine.

La Safer, intervenant à la demande des vendeurs, la famille Duffau-Lagarrosse, a attribué cette propriété de 6,24 hectares plantés « à la société Beauséjour Courtin sous la condition de garantir et de sécuriser l’installation de Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune agricultrice », selon un communiqué. « Cette décision a été agréée par les représentants de l’État ». Sans les nommer, la Safer a dit avoir recueilli quatre candidatures pour ce prestigieux domaine du Bordelais appartenant depuis 1847 aux Duffau-Lagarrosse, qui l’ont mis en vente à l’été 2020.

Le vignoble était notamment convoité par deux proches voisins : la famille Cuvelier (propriétaire du Clos Fourtet) et Stéphanie de Boüard-Rivoal (PDG de Château Angélus) mais « à titre strictement personnel » pour cette dernière et non pas au nom de son domaine. La famille Courtin-Clarins (groupe Clarins) s’était mise sur les rangs comme principal investisseur dans l’offre de Joséphine Duffau-Lagarrosse, 30 ans et initialement opposée à la vente par sa famille selon la presse locale.

Le dossier a connu plusieurs rebondissements. En novembre, une majorité des associés propriétaires de la famille avaient choisi les Cuvelier. Mais la vente avait ensuite été confiée à la Safer, société à but non lucratif avec des missions d’intérêt général et placée sous tutelle de l’État. Mi-mars, le comité technique départemental de la Safer avait donné un avis consultatif favorable à Stéphanie de Boüard-Rivoal. Il a été examiné par un comité de validation régional qui a renvoyé la décision définitive au conseil d’administration régional.

Ce dernier a finalement choisi une troisième voie, décidant notamment « de maintenir la propriété (…) dans son intégralité en ne divisant pas le parcellaire, afin de ne pas faire obstacle au maintien du classement » de Beauséjour et de « maintenir le lien historique entre cette exploitation et l’un des membres de la famille Duffau-Lagarrosse ».