Un négociant du Bordelais condamné à 6 mois ferme
AFP le 06/06/2019 à 17:55
Un négociant de la région bordelaise a été condamné jeudi à six mois de prison ferme pour « tromperie », « falsification » et « utilisation frauduleuse (...) d'une appellation d'origine » portant sur 900 hectolitres de vin.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux, qui a qualifié les faits de « graves », a précisé que cette peine était aménageable. Il doit également payer 30 000 euros d’amende, dont 20 000 euros avec sursis.
Sa société de négoce à Cadillac (Gironde) a été condamnée a une amende de 150 000 euros, dont 100 000 avec sursis. Le parquet avait requis un an de prison contre le négociant Vincent Lataste, déjà condamné en 2016 à 18 mois de prison avec sursis dans une autre affaire, et le même montant d’amendes.
La fraude, qui a eu lieu entre 2014 et 2016, concerne du vin, qui était stocké à Cadillac sous des appellations ou des millésimes qui n’ont pu être justifiés. Des ajouts d’eau ont également été constatés.
« Cette décision me semble excessivement étonnante et assez incompréhensible », a indiqué à la presse son avocat Me Eric Grosselle, qui va conseiller à son client de faire appel. Ce dernier, vivant aux Etats-Unis, était absent à l’audience. Vincent Lataste « ne se considère pas en infraction. C’était tout simplement un problème d’étiquetage (…) On n’a aucune preuve pour considérer qu’on a vendu du vin sous une appellation qui n’est pas la bonne ou s’il y a eu des mélanges, ce qui est insinué », a-t-il poursuivi.
Quant à l’eau retrouvée dans des bouteilles, « il y en avait très peu et c’était les premières (…) C’était un problème de rinçage » lors de l’embouteillage, a expliqué Me Grosselle, précisant que cette entreprise, en difficulté financière, « arrivait tout juste à l’équilibre ».
Vincent Lataste et sa société ont également été condamnés à verser aux parties civiles de 1 000 à 8 000 euros de dommages et intérêts. Pour l’avocat de la Confédération paysanne de Gironde, Frédéric Georges « c’est une décision logique qui montre que la tolérance, qui a existé, est terminée avec ce type de pratiques frauduleuses qui consiste à dénaturer des vins ».