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Sucre

Tereos investit 800 millions d’euros pour décarboner de ses usines européennes


AFP le 22/03/2024 à 11:15

Le deuxième groupe sucrier mondial, le français Tereos, va investir 800 millions d'euros d'ici 2033 pour réduire l'empreinte carbone de ses usines européennes, a-t-il annoncé jeudi.

Transformer des betteraves en sucre et du maïs en amidon est très énergivore, et les usines de Tereos sont parmi les plus émettrices de gaz à effet de serre de l’industrie agroalimentaire.

Le groupe coopératif (6,6 milliards de chiffre d’affaires), qui compte 43 usines dans 15 pays, affirme vouloir réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre liées à ses activités industrielles (émissions directes et achats d’énergie) au niveau mondial en 2033 par rapport à son exercice 2022-23, « dont 65% en Europe », selon un communiqué.

Pour cela, « sur les neuf prochaines années, 800 millions d’euros seront investis dans les sucreries, distilleries, amidonneries et unités de déshydratation de Tereos » en Europe.

La majorité des sites concernés sont situés en France, et aujourd’hui très dépendants du gaz fossile pour produire la vapeur nécessaire au processus de production.

Grâce aux travaux envisagés, « on va diviser par quatre nos consommations de gaz et on va multiplier par deux les consommations d’électricité, bien moins émettrice en France grâce au nucléaire », a déclaré à l’AFP le directeur général de Tereos, Olivier Leducq.

Réduire aussi les émissions au champ

Il a précisé que le bilan carbone global du groupe (émissions indirectes comprises) s’élevait à 8,7 millions de tonnes d’équivalent CO2 en 2022-23.

Près d’un tiers est dû à la consommation énergétique des usines. Et 47% proviennent des gaz à effet de serre relâchés pour produire les matières premières agricoles qu’il transforme (betterave, canne à sucre, blé, maïs principalement), au moment de l’épandage d’engrais azotés de synthèse notamment.

Tereos, qui appartient à des agriculteurs-coopérateurs, entend aussi réduire ces émissions liées au travail des champs en incitant financièrement à réduire l’usage des engrais, à ne pas laisser les parcelles nues entre deux cultures, à éviter le labour….

« La grogne actuelle » exprimée par les agriculteurs « ne porte pas sur le bien-fondé de l’amélioration des pratiques culturales » face au changement climatique, estime Olivier Leducq.

Le cabinet Xerfi relevait récemment dans une étude que les sucriers et amidonniers français Tereos, Cristal Union et Roquette étaient peu avancés en matière d’engagement en faveur de leur décarbonation.