Rendre la betterave plus robuste face au changement climatique

L’évolution du climat impacte le rendement des betteraves à la baisse depuis quelques années. Tereos présentait lors d’Innov-Agri Nord ses axes de travail pour que la culture soit plus résistante face à cette nouvelle situation.

Jusqu’en 2017, la productivité des betteraves sucrières augmentait d’environ 1 % par an. Depuis huit ans, le potentiel baisse, explique Guillaume Boutillier, responsable du service agronomie chez Tereos lors d’une conférence à Innov-Agri Nord le 4 juin 2025.

En cause notamment le réchauffement climatique. L’augmentation des températures entraîne le développement de certaines maladies comme la cercosporiose, devenue majoritaire dans la région des Hauts-de-France. Cette hausse du mercure ajoutée à la diminution du nombre de jours de gel favorise aussi la présence des pucerons et donc le développement de la jaunisse de la betterave. En 2020, les rendements en betteraves ont, par endroits, chuté de 70 % !

Au-delà des maladies, les printemps pluvieux, en 2023 et 2024, ont obligé les producteurs à décaler les dates de semis, à fin avril voire début mai, impactant les rendements potentiels. Les années sèches comme 2022, ou ce printemps 2025 dans les Hauts-de-France, réduisent aussi la productivité.

Face à cette évolution des conditions climatiques, comment rendre l’itinéraire technique de la betterave plus robuste ? Guillaume Boutillier présente les trois axes de travail de Tereos. D’abord sur la génétique de la betterave avec les semenciers. « Il faut pouvoir élargir les périodes de semis sans nuire au rendement, et aussi avoir des variétés plus résistantes au stress hydrique ». Deuxième point : remettre le sol au cœur des réflexions. « Un sol fertile va infiltrer l’eau en cas de fortes pluies et la garder en situation de stress hydrique. » Tereos travaille depuis cinq ans avec Agrotransfert et l’ITB sur le projet Previbest visant à limiter l’impact du tassement des sols au moment des chantiers d’arrachage.

Pour accompagner ses coopérateurs dans l’amélioration de la fertilité de leur sol, le groupe Tereos est engagé dans le programme d’agriculture régénératrice et bas carbone Transitions de Vivescia. Il va financer à hauteur de 75 % les 1 000 premiers diagnostics carbone de ses coopérateurs. Une prime filière « betteraves » de 50 à 150 €/ha sera également proposée aux coopérateurs ayant réalisé un bilan carbone et engagés dans la transition agroécologique.

Dernier point, le groupe coopératif a mis en place des réseaux d’observation dans les champs pour piloter au plus juste et de façon réactive les interventions nécessaires sur la culture.