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Bois

Rebond dans le chauffage aux granulés de bois


AFP le 06/06/2024 à 10:20

Le chauffage aux granulés de bois connaît un rebond, avec des commandes de poêles individuels en hausse de 36 % sur un an au 1er trimestre et une embellie attendue des ventes de chaudières, a indiqué mercredi la filière, qui déplore « l'instabilité » des politiques de soutien de l'Etat.

Le recours au chauffage aux granulés (pellets) s’est en outre confirmé en 2023 dans le collectif, avec un parc en croissance de 18 % par an ces trois dernières années, ajoute le bilan de l’association Propellet.

Le secteur se remet d’une période 2022-23 difficile liée notamment à « une sensation de pénurie » et une hausse des prix du granulé. Or « il n’y a pas eu de manque de granulé », souligne Eric Vial, délégué général de Propellet, qui admet que « la filière n’a pas su gérer » ce boom de la demande, « on est responsable aussi ».

Le secteur a aussi souffert d’un repli des aides d’Etat au profit des solutions électriques, en particulier des pompes à chaleur. « Qu’on arrête de nous remettre en cause ! », s’agace M. Vial, qui veut « rétablir la vérité sur le granulé ».

Aujourd’hui, le granulé a retrouvé « une situation de prix normal », et il reste toujours « plus économique » que l’électricité, le fioul ou le gaz propane, selon les calculs du secteur.

En 2023, la filière française a généré une production record de 2,25 millions de tonnes de pellets, avec l’ouverture de trois nouvelles usines, comme en 2022.

Ces pellets sont issus à 95 % de l’industrie du sciage (sciure et chutes, le bois d’oeuvre générant en moyenne un volume égal de « déchets ») et à 5% de rondins issus de coupes sanitaires et d’éclaircies, explique le secteur. Il n’y a « pas de problème de ressource », insiste M. Vial, évoquant les prévisions de forte croissance de la construction en bois, conformément aux objectifs de la réglementation du bâtiment RE2020, autant de source de sous-produits pour les pellets.

Le granulé est « une énergie renouvelable, stockable, avec des équipements réparables, et aussi une énergie de réindustrialisation de la France », énumère-t-il.

Globalement, le secteur du bois de chauffage (granulés, mais aussi bûches, etc) ambitionne de passer de 8 millions de foyers équipés aujourd’hui à 12 millions en 2030. Il vise en particulier 3,2 millions de poêles et 400 000 chaudières à granulés.

Mais « on a besoin du soutien de l’Etat », insiste Eric Vial. Au-delà des aides (en baisse de 30 % cette année), le secteur demande « une communication efficace sur les avantages du mix énergétique » et que la future feuille de route énergétique de la France à cinq ans, attendue prochainement, « inclue des objectifs clairs pour la filière ».