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Station météo connectée

Quelle incidence sur mes traitements phytos ?


TNC le 03/09/2019 à 10:50
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Les stations météo connectées permettent la mise en place d’alertes lorsque tous les paramètres pour appliquer un produit phytosanitaire sont au vert. (©Nadège Petit)

En grandes cultures, les données météo d’une station connectée s’avèrent particulièrement utiles lors du positionnement des traitements phytosanitaires. Un produit appliqué dans de mauvaises conditions peut s’avérer totalement inefficace, et nécessiter un second passage. À l’inverse, une bonne appréciation des paramètres météo contribue à diminuer l’Indice de fréquence de traitements et donc ses charges.

Viser les meilleures conditions d’application

Il est difficile de quantifier le gain d’efficacité d’un produit appliqué dans de bonnes conditions par rapport à de moins bonnes. L’hygrométrie, la température, le vent (un des paramètres les plus fluctuants) sont des indicateurs dont il faut cependant s’assurer en temps réel. Les stations météo connectées permettent la mise en place d’alertes lorsque tous ces paramètres sont au vert : vous traitez la nuit ? Votre appli vous réveille pour vous indiquer que toutes les conditions sont réunies pour sortir le pulvérisateur. L’hygrométrie décroche ? Votre appli vous avertit de l’imminence de l’arrêt du traitement.

La mesure du degré d’humidité de l’air est l’un des critères les plus importants pour décider d’intervenir dans une parcelle. Plus celle-ci est élevée, plus la perte de bouillie par évaporation diminue et plus la cuticule des plantes est perméable. En dessous de 75 % d’hygrométrie, 20 % des gouttelettes n’atteignent pas leur cible !

Côté prévisions, vous voilà avisé sur les dix jours à venir, évitant ainsi tout risque de lessivage. Plus tard, quand le cumul de précipitations aura atteint 20 mm, il faudra déclencher un second passage pour protéger efficacement la culture.

Incidence des conditions climatiques sur le type de produit utilisé. (©TNC)

Un passage raté peut coûter cher

Il est tout aussi ardu de jauger avec précision la perte d’efficacité d’un traitement appliqué dans de mauvaises conditions. Celle-ci est certainement très variable d’une substance active à l’autre et l’impact sur le rendement ou la salissement n’a encore jamais été précisément évalué. Reste qu’un désherbage d’automne loupé risque fort d’entraîner un rattrapage de printemps… pour un coût estimé entre 20 et 40 €/ha, sans compter les risques de phytotoxicité sur la culture.

L’indicateur du point de rosée est votre meilleur allié pour assurer un traitement de qualité. La présence de gouttelettes sur les feuilles augmente la perméabilité de la cuticule améliorant l’efficacité des produits systémiques, en redistribuant les matières actives sur la plante. Si traiter la nuit garantit souvent de meilleures conditions d’hygrométrie et l’absence de vent, agir en conditions poussantes est préconisé. L’activité cellulaire de la plante étant stimulée, le produit pénètre plus facilement dans les tissus végétaux.

Traiter à dose réduite pour faire des économies

La météo n’influe pas directement sur les doses de produit. Celles-ci sont davantage liées à la pression des adventices, au niveau de risque ravageurs ou maladies.

Cependant, un outil d’aide à la décision adossé à une station météo permet d’adapter sa stratégie au niveau de risque : une pression maladie analysée comme étant faible par l’OAD permettra de moduler la dose de – 50 à – 30 %, une pression signalée forte donnera lieu à traitement à dose pleine, tandis que dans une troisième parcelle où l’OAD estimera un risque faible, conforté par une observation au champ, aucun passage ne sera positionné.

Aujourd’hui, éviter le T1 représente une économie de 20 à 40 €/ha (coût du matériel et de l’intrant inclus). Coûteux, les herbicides auront tout également intérêt à être positionnés avec discernement, en fonction de la pression adventices, mais aussi en visant les meilleures conditions d’applications possibles.