Quatre décès lors des vendanges, interrogations autour de la chaleur
AFP le 14/09/2023 à 15:50
Quatre personnes travaillant aux vendanges en Champagne sont décédées ces derniers jours, certaines a priori par arrêt cardiaque, a-t-on appris jeudi auprès des parquets de Reims et Châlons-en-Champagne, qui ont diligenté des enquêtes sur les circonstances de ces morts, survenues dans un contexte de fortes chaleurs.
« Deux hommes ont trouvé la mort ces derniers jours alors qu’ils étaient aux vendanges sur notre ressort », a indiqué le parquet de Châlons-en-Champagne dans un communiqué. « Aucune infraction n’a été relevée pour le moment, ni aucune autopsie ordonnée au regard des constatations médicales effectuées par les services de secours », a-t-il ajouté.
Une femme est quant à elle décédée à son domicile, « un malaise ayant été rapporté les jours précédents pendant les vendanges », selon le communiqué. Enfin, « un autre homme a fait un malaise et se trouve hospitalisé ».
« Des enquêtes sur les circonstances des décès survenus sur le temps de travail sont en cours par la MSA (mutualité sociale agricole) », a souligné le parquet, qui ne se prononce pas sur un éventuel lien entre ces morts et les fortes chaleurs.
Un quatrième décès est à déplorer sur le ressort du parquet de Reims : un vendangeur de 19 ans, qui « a chuté d’un enjambeur » le 8 septembre à Rilly-la-Montagne (Marne) et est décédé à l’hôpital. « On est en train de faire des analyses complémentaires pour établir les causes du décès », a indiqué le parquet.
La Champagne, où les vendanges ont débuté début septembre, a enregistré la semaine passée des températures supérieures à 30 degrés, inhabituelles à cette époque.
« Il sera peut-être avéré que le soleil y est pour quelque chose », a réagi auprès de l’AFP Maxime Toubart, président du syndicat général des vignerons de Champagne. Mais « avec 120 000 personnes qui affluent en quinze jours », « forcément il se passe des choses », a-t-il dit, évoquant « un à deux morts par arrêt cardiaque ou rupture d’anévrisme chaque année ».
« De plus en plus de gens arrivent et ne sont pas en condition physique pour faire un travail extérieur : des jeunes qui ne déjeunent pas le matin, qui ne se désaltèrent pas, qui sont sous médicament, qui travaillent torse nu », ajoute-t-il.
Pour la Fnath (association des accidentés de la vie), il est désormais « urgent de fixer des conditions de travail claires » en cas de fortes chaleurs. « Il faut (…) se demander si toutes les mesures de sécurité ont été prises afin de protéger l’intégrité des travailleurs », ajoute-t-elle dans un communiqué.
« La prise en compte des températures par un ajustement des conditions de travail doit être mise en oeuvre », insiste pour sa part la préfecture de la Marne, interrogée par l’AFP, soulignant qu’un « guide du vendangeur » a été distribué aux employeurs, incluant les mesures à prendre en cas de fortes chaleurs.
Parmi elles, l’adaptation des rythmes de travail, la limitation des charges physiques ou la mise à disposition d’eau potable.