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Au Havre

Ouverture du procès du naufrage du chalutier Breiz


AFP le 02/04/2024 à 14:35

Le procès de cinq personnes, dont un capitaine de la SNSM, pour le naufrage du chalutier Breiz en 2021 s'est ouvert mardi au Havre en présence des familles des trois victimes et de 80 sauveteurs bénévoles.

La compagne d’un des matelots décédés, Iman Guilbert s’est assise mardi matin devant les juges du tribunal maritime avec sur ses genoux un portrait des deux frères matelots et de leur père.

Pleine à craquer, la salle d’audience ne pouvait pas contenir l’ensemble du public venu assister à ce procès qui a provoqué une vague d’émotion dans la milieu de la pêche et parmi les 9 000 bénévoles de la SNSM, dont une petite centaine a écouté les premiers débats à la porte.

Quentin Varin, le patron de 27 ans, avait appelé les secours le 14 janvier 2021 pour une avarie de barre lors d’une pêche à la coquille Saint-Jacques au large de Port-en-Bessin (Calvados).

Remorqué par un canot de la SNSM de Ouistreham, le navire avait fait naufrage en pleine nuit pendant l’opération au large de Lion-sur-mer entraînant la mort du patron et de ses deux matelots, les frères Jimmy et Steven Gibert âgés de 19 et 26 ans.

Parmi les cinq prévenus, figure le capitaine du canot de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) sorti porter secours au coquillier. Il est renvoyé devant le tribunal maritime pour négligence et faux dans un document de bord. Sont aussi jugés le coarmateur du navire, deux fonctionnaires de la DDTM (Direction Départementale des territoires et de la Mer) et un expert maritime, pour homicides involontaires.

Construit en 1979, le Breiz avait connu des problèmes de stabilité, d’étanchéité, et d’appareil à gouverner dans les mois précédant le naufrage. Selon un rapport du BEA mer « l’alourdissement du Breiz par des paquets de mer et le surpoids » de la pêche ainsi qu’une « trop forte gîte » ont « très probablement provoqué » le chavirement du navire.

Le remorquage a pu « le faire gîter brutalement » et « ni l’armateur ni les procédures administratives » de contrôle « n’ont fait obstacle » à l’embarquement d’un équipage inexpérimenté sur ce « vieux » navire.

Maître Hélène Kozaczyk, avocate de la veuve du patron, a déclaré à l’AFP que sa cliente « souhaite avant tout comprendre » ce qui a mené au naufrage, « au-delà de l’accumulation de fautes » relevées dans les différents rapports.