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Union française des semenciers

L’UFS veut faire de l’innovation variétale une priorité du prochain quinquennat


TNC le 04/11/2021 à 18:02
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Claude Tabel, president de l'UFS (©TNC)

À l’occasion de ses journées annuelles, l’Union française des semenciers (UFS) a mis en avant ses propositions à destination des candidats à l’élection présidentielle, pour permettre au secteur des semences de rester leader de la production et des exportations. Le soutien à l’innovation variétale y tient une place importante, d’autant plus que la sélection pourrait constituer un levier important pour contrebalancer la baisse de production liée à la transition agricole et au Pacte Vert européen.

Alors que l’agriculture française perd en compétitivité, reléguée de la 2e à la 6e place des exportateurs mondiaux, « les actions gouvernementales sont déterminantes pour que nos entreprises puissent répondre aux défis », a rappelé Rachel Blumel, directrice de l’UFS, lors d’une conférence de presse le 4 novembre, en amont du rendez-vous annuel de l’organisation. À quelques mois de l’élection présidentielle, les semenciers rappellent l’importance de leur secteur, la France étant le premier producteur européen et le premier exportateur mondial. « Les exportations ont encore progressé, les importations ont diminué, à la différence de la majorité des autres secteurs », salue Claude Tabel, président de l’UFS.

Défendre la sélection variétale

Pour continuer sur cette lancée, il sera cependant nécessaire de défendre l’innovation variétale. L’UFS souhaite que le futur gouvernement soutienne la Commission européenne dans sa volonté de revoir le cadre réglementaire des nouvelles techniques de sélection (NBT).

Alors que le Pacte Vert de la Commission, ainsi que la stratégie Farm to Fork, risquent de conduire à une baisse de la production agricole européenne, la sélection variétale pourrait se révéler un atout non négligeable pour limiter cette baisse et les importations qui s’en suivraient. L’étude Hiffa research sur la valeur socio-économique et environnementale de la sélection végétale dans l’Union européenne (mai 2021), qui analyse la contribution de l’innovation dans la sélection variétale de l’UE aux objectifs de transition agricole, à horizon 2030, est riche d’enseignements à ce sujet.

Pour couvrir le recul de la production, en lien avec le Pacte Vert, il faudrait 18 millions d’hectares supplémentaires en dehors de l’UE, explique ainsi Claude Tabel. « Or, l’innovation variétale permettrait de compenser ce besoin d’hectares supplémentaires, et même d’importer moins à l’horizon 2040 », indique-t-il. Sans compter que « si nous allons chercher ces 18 millions d’hectares à l’extérieur, cela va induire 3,3 milliards de tonnes d’émission de GES supplémentaires », ajoute le président de l’UFS.

La sélection variétale pourrait également contribuer à la transition agricole via la réduction des applications de fongicides : le projet Pilton, mené en Allemagne, a démontré que le développement via les NBT de variétés de blé résistantes à plusieurs parasites, pourrait éviter jusqu’à 25 millions d’application de fongicides sur le blé en Europe.

Pour assurer un meilleur soutien à l’innovation variétale, l’UFS demande au futur gouvernement de renforcer les dispositifs de financement public, de pérenniser le crédit d’impôt recherche, mais également de participer à une meilleure connaissance des métiers des semenciers.

Cohérence des politiques et cadre de production optimisé

Parallèlement au soutien à l’innovation variétale, les propositions de l’UFS aux candidats à la présidentielle concernent deux thématiques. Il s’agit, tout d’abord, de développer une vision à moyen terme des politiques publiques relatives à l’agriculture, à travers un cadre réglementaire sécurisé, la suppression des distorsions de concurrence avec les autres États membres de l’UE, et une cohérence réelle des politiques publiques, à travers une meilleure articulation des décisions entre les différents ministères.

D’autre part, l’UFS demande un cadre de production conforme aux exigences qualité, ce qui passe par une réglementation européenne stabilisée pour la commercialisation des semences, la garantie d’un accès à l’eau et aux solutions de traitement pour la production de semences, ainsi que le maintien de l’accès au marché international.