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Canicule record

L’évaluation des dégâts ne fait que commencer dans le Gard et l’Hérault


AFP le 05/07/2019 à 10:50
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Vignes comme brûlées au chalumeau, arbres fruitiers et légumes desséchés, exploitations incendiées : une semaine après les températures record enregistrées dans l'Hérault et le Gard, le ministre de l'agriculture se rend vendredi auprès d'exploitants de ces départements encore en train d'évaluer les dégâts.

Didier Guillaume doit notamment visiter à Montfrin et Bouillargues dans le Gard des exploitations sinistrées par des incendies il y a une semaine. Dans ce département, une soixantaine de feux favorisés par des vents extrêmement chauds et la sécheresse des végétaux avaient le 28 juin brûlé plus de 600 hectares. Il rencontrera à Nîmes les représentants des agriculteurs et se rendra également dans le Gard et l’Hérault dans plusieurs exploitations frappées par les conséquences dévastatrices de la canicule.

Le 28 juin, journée classée rouge pour la canicule dans le Gard, l’Hérault, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, les températures avaient atteint un record historique en France : 45,9°C à Gallargues-le-Montueux (Gard).

Dès le lendemain, le président de la chambre d’agriculture de l’Hérault Jérôme Despey, lui-même viticulteur, avait parlé à l’AFP de vignes « comme brûlées au chalumeau », soulignant comme nombre de ses collègues vignerons de génération en génération que c’était du « jamais vu ».

Selon les premières estimations, un tiers de la surface du département de l’Hérault a été touché par une canicule sévère avec des températures supérieures à 41 degrés et plusieurs milliers d’hectares sont touchés. Si la viticulture est le secteur le plus frappé, des producteurs d’abricots, de pommes ou de melons ont également souffert et deux élevages de volaille héraultais ont été décimés, avec quelque 1 250 animaux morts.

Dans le Gard, les évaluations sont toujours en cours mais selon les premiers recensements transmis à l’AFP par la chambre d’agriculture, une centaine d’exploitations sont concernées sur plus de 1 000 hectares, en majorité dans la viticulture. Les pertes de récolte estimées vont jusqu’à 100 %.

« Urgence climatique »

La canicule a eu « des effets catastrophiques sur les cultures et les élevages », a souligné cette semaine la Confédération paysanne, soulignant que l’évaluation des dégâts ne faisait « que commencer car un épisode si extrême à cette période de l’année se fera sentir sur l’ensemble de la saison ».

Au delà des demandes d’indemnisation, certains agriculteurs relèvent que la profession est en première ligne face au réchauffement climatique et appellent à agir sur ses causes. Pour la Confédération, cet épisode de canicule est « une nouvelle démonstration, s’il en fallait encore, de l’urgence climatique ».

« La vigne accompagne l’homme depuis plus de 6 000 ans. Si on ne peut plus la cultiver dans le Sud, il faut comprendre que nous ne pourrons plus cultiver autre chose non plus, et la vie de l’homme n’aura plus sa place ici », a témoigné auprès de l’AFP Catherine Bernard, vigneronne à Restinclières (Hérault). « Ce que les vignes disent », écrit Mme Bernard dans un texte qui a circulé toute la semaine sur les réseaux sociaux « c’est que notre civilisation elle-même est menacée. Les abeilles l’ont aussi dit… Mais nous ne les avons pas entendues ».