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Phytosanitaires

Les viticulteurs bourguignons « très inquiets » du projet d’arrêté


AFP le 04/10/2019 à 14:35

Au dernier jour de la consultation publique sur les distances minimales entre habitations et zones d'épandage de pesticides, les viticulteurs bourguignons se disent vendredi « très inquiets et très mobilisés » contre un projet d'arrêté « aux conséquences économiques lourdes ».

Dans l’hypothèse d’une distance de 10 mètres, « pour la Bourgogne, ce sont 1 000 hectares qui sautent si ce n’est plus possible de traiter », sur 30 000 hectares au total, a indiqué à l’AFP Thiébault Huber, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB).

Ces vignes situées à proximité des habitations sont « souvent des premiers crus et des grands crus », représentent « une valeur foncière d’un milliard d’euros » et génèrent « un chiffre d’affaires annuel de 40 millions d’euros », a ajouté le vigneron de Meursault. « Loin de nous l’idée de traiter avec n’importe quel produit près des riverains » qui se trouvent être, le plus souvent, « nous-mêmes, nos enfants, nos amis », a-t-il ajouté, craignant que l’arrêté ne prohibe jusqu’à l’utilisation du cuivre dans une région soumise à « une pression de maladie importante ».

La filière viticole en Bourgogne a adopté en 2017 une charte – non contraignante – pour « interdire l’utilisation d’herbicides et des produits les plus toxiques et avoir un matériel respectueux des voisins », a encore rappelé Thiébault Huber, selon lequel « il faut retrouver du bon sens paysan ».

La CAVB organise lundi une rencontre avec les parlementaires bourguignons sur le sujet, selon son président, qui indique aussi se rendre mercredi à Paris au cabinet du Premier ministre.

La consultation publique sur les distances minimales entre habitations et zones d’épandage de pesticides, qui devait à l’origine prendre fin mardi, a été prolongée jusqu’à vendredi. Le gouvernement avait lancé début septembre cette consultation sur un projet d’arrêté jugé minimaliste par les écologistes, qui prévoit de fixer à cinq ou dix mètres, selon les cultures, la distance minimale entre les habitations et les zones de pulvérisation des produits phytosanitaires chimiques. La ministre de la transition écologique Élisabeth Borne a assuré mardi que le gouvernement tiendrait compte de cette consultation pour les textes qui doivent être publiés avant leur entrée en vigueur au 1er janvier, sauf dans les zones où une charte départementale aura été signée.