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L'info météo du jour

Les sécheresses hydriques sont-elles plus récurrentes ?


TNC le 23/02/2023 à 17:36
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La baisse de la quantité moyenne annuelle de précipitations en France est de l'ordre de 2 % entre la période 1951-1980 et 1991-2020 (©Pixabay)

Alors que les périodes de sécheresse semblent se multiplier ces derniers années en France à l'occasion de blocages anticycloniques récurrents sur ou à proximité de notre pays, Frédéric Decker de MeteoNews, s'est demandé si cela se vérifiait dans les relevés météorologiques.

Les sécheresses des dernières années ont marqué les esprits et l’absence de pluies significatives depuis plusieurs semaines, en plein hiver, laissent penser à une accélération du changement climatique dans notre pays. Frédéric Decker, météorologue chez MeteoNews, s’est plongé dans les relevés météorologiques des 80 dernières années pour savoir si les sécheresses étaient vraiment plus récurrentes.

Précipitations annuelles en France en millimètres. (©MeteoNews)

En se basant sur des moyennes trentenaires (les normales climatiques sont établies sur 30 ans), il constate une baisse de la quantité moyenne annuelle de précipitations en France de l’ordre de 2 % entre la période 1951-1980 et 1991-2020. Si cette diminution n’est pas significative à l’échelle d’une année, l’évolution selon les saisons est plus marquante.

« Les 15 mm perdus entre la période 1951-80 et 1991-2020 le sont principalement en période hivernale, précise le météorologue, c’est-à-dire en pleine période habituelle de recharge des nappes phréatiques. Associés à la hausse des températures et donc à celle de l’évaporation et de l’évapotranspiration potentielle (transpiration des végétaux), ils indiquent une recharge un peu plus difficile et aléatoire selon les hivers, un peu plus secs qu’auparavant. »

Pour les autres saisons, pas de tendances claires d’évolution : « On constate un léger assèchement des printemps, revenant au niveau de la période 1951-80, une bonne stabilité des étés depuis les années 60 (la trentaine 51-80 étant assez arrosée) et en revanche une hausse des pluies automnales (+ 14 mm soit + 6 %). La recharge des nappes profonde débute donc plutôt mieux les automnes avant de freiner les hivers. »

Quand on s’intéresse au détail par mois, il apparaît que les mois de février et mars sont ceux qui s’assèchent le plus : 13 % de précipitations en mois sur ces deux mois entre les périodes 1951-1980 et 1991-2020. À l’inverse, octobre et novembre sont plus pluvieux sur les mêmes périodes, avec même + 10 % sur les mois de novembre.

Pour conclure, MeteoNews explique que « les sécheresses hydriques semblent en hausse pour deux raisons : une augmentation du champ de pression et une baisse des précipitations en hiver, période de recharge des nappes phréatiques. Et ce malgré des automnes un peu plus dépressionnaires et pluvieux (surtout novembre) sur la tendance 1951-2020. » Par ailleurs, la hausse des températures accroît la durée d’éveil de la végétation, ce qui augmente l’évapotranspiration et donc assèche les sols en surface comme en profondeur.