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Maladies des cultures

Le charbon nu de l’orge se détecte visuellement au moment de l’épiaison


TNC le 11/05/2022 à 19:05
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En agriculture biologique, il n'existe à ce jour aucun moyen de lutte efficace pour lutter contre le charbon nu. La protection doit alors s'appuyer sur des mesures préventives. (©TNC)

C'est au moment de l'épiaison que l'on peut s'apercevoir de la présence de charbon nu de l'orge dans une parcelle. L'occasion de rappeler son cycle de contamination et les moyens de lutte à disposition, contre cette maladie transmise par la semence.

On repère le charbon nu de l’orge dans une parcelle par la présence de « masses noires pulvérulentes au niveau des épis, provoquées par le champignon Ustilago nuda ». Comme le rappelle Arvalis-Institut du végétal, « ce champignon est véhiculé exclusivement par les semences ».

Cycle de contamination du charbon nu

« Au moment de la floraison, les spores sont disséminées par le vent, se déposent sur les épis à proximité et contaminent les grains au niveau de l’embryon, pour se mettre en repos lorsque le grain est mûr. » Le champignon est alors dans le grain et rien ne permet de distinguer visuellement une semence charbonnée d’une semence saine. Seule une analyse en laboratoire permet de le détecter.

« C’est une fois que ces grains sont semés, que les spores germent et se développent au sein de la graine. Ainsi au printemps suivant, le champignon se multiplie dans la gaine, sur le futur épi et forme cet amas de spores. La plante suit son développement classique et, à l’épiaison, elle émet des épis contaminés. Tous les épis de la même plante seront contaminés. Et le cycle recommence. »

Sur Twitter, Emmanuel Bonnin partage son observation de charbon nu dans une parcelle en Bourgogne, dont il estime une nuisibilité d’environ – 10 q/ha. Les pertes de récolte sont généralement estimées à 2 %, mais peuvent atteindre 20 à 50 % dans certains cas. 

Une lutte préventive

« Pour lutte contre le charbon nu, le traitement des semences avec un fongicide est un moyen efficace et unique en agriculture conventionnelle », précise Arvalis, qui met en place des essais à ce sujet depuis plusieurs années. En agriculture biologique, il n’existe à ce jour aucun moyen de lutte efficace. La protection doit alors s’appuyer sur des mesures préventives, comme « ne pas semer de graines issues d’une parcelle atteinte, et s’assurer de l’état sanitaire du lot de semences par une analyse laboratoire ».

Cette mesure vaut, bien sûr, aussi en agriculture conventionnelle. « Si des épis charbonnés sont observés dans une parcelle, il n’est alors pas possible de faire des semences de ferme avec cette parcelle », ajoute l’institut technique. À noter : « les spores peuvent être propagées sur quelques centaines de mètres, la surveillance vis-à-vis des récoltes voisines n’est donc pas à négliger ».