L’Anses durcit les conditions d’utilisation du cuivre en agriculture
AFP le 16/07/2025 à 14:06
L'agence sanitaire Anses maintient les « principaux usages du cuivre », notamment utilisé comme fongicide en agriculture biologique, mais durcit ses « conditions d'utilisation » avec « des mesures pour limiter l'exposition des travailleurs et les contaminations des eaux et des sols », a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a indiqué qu’elle avait ce mois-ci « rendu ses conclusions pour 34 produits à base de cuivre ».
« Globalement, l’ensemble des principaux usages du cuivre sont couverts par les autorisations délivrées », estime l’Agence, qui précise que « ces autorisations renforcent les conditions d’utilisation avec, notamment, des mesures pour limiter l’exposition des travailleurs et les contaminations des eaux et des sols ».
« Dans certains cas, des données supplémentaires devront être fournies par les industriels pour statuer sur des risques particuliers s’agissant des oiseaux et des mammifères », poursuit-elle.
L’Anses rappelle qu’en 2020, le cuivre figurait « au neuvième rang des substances actives les plus vendues en agriculture en France ». Ses composés, de l’hydroxyde de cuivre à la bouillie bordelaise, ont des propriétés fongicides et bactéricides exploitées depuis le 19e siècle, en particulier contre le mildiou de la vigne ou de la pomme de terre.
L’importance du cuivre pour la protection des cultures est « particulièrement critique en agriculture biologique », où la dose appliquée par hectare « est souvent plus élevée qu’en agriculture conventionnelle », note l’agence.
L’Anses a évalué des scénarios de réduction ou de suppression d’usage du cuivre dans les filières vigne et pomme, en agriculture conventionnelle et biologique, et pomme de terre en agriculture biologique, pour analyser leur impact économique et leur faisabilité.
Certains de ces scénarios « identifient des combinaisons d’alternatives au profil environnemental et sanitaire globalement plus favorable, et qui apparaissent techniquement – et parfois économiquement – envisageables ».
« Toutefois, la disponibilité de ces alternatives est encore souvent limitée » et cela nécessiterait « pour certaines filières des efforts d’adaptation conséquents et une transition coûteuse à court terme », souligne l’agence.
« Face aux difficultés à remplacer le cuivre dans le modèle agricole actuel », l’Anses conclut qu’il est nécessaire d’explorer des approches agronomiques plus systémiques, plutôt qu' »alternative par alternative », pour concevoir des stratégies de réduction du cuivre viables à long terme ».
Ces approches « peuvent s’intéresser à des combinaisons d’alternatives » (variétés plus résistantes, produits de biocontrôle, biostimulants, etc.) et « aller jusqu’à envisager de nouveaux modèles de production ». Dans certains cas, le scénario « zéro cuivre » entraînerait des impacts qui ne seraient sans doute plus « compatibles avec la pérennité économique de certaines exploitations », relève l’agence.