La vendange attendue en 2025 se ressaisit par rapport à 2024, mais reste basse
AFP le 09/09/2025 à 12:30
La production viticole de 2025 en France est attendue en léger rebond de 3 % comparée à la faible récolte de 2024, mais resterait « nettement en retrait » par rapport à la moyenne des cinq dernières années, à - 13 %, annonce mardi le ministère de l'agriculture.
Selon ces nouvelles estimations établies au 1er septembre, elle s’élèverait à 37,4 millions d’hectolitres, avec un paysage contrasté selon les régions : si les volumes à récolter progresseraient en Bourgogne, en Champagne et dans le Val de Loire, ils reculeraient en Alsace et dans le Languedoc, note le service de la statistique de l’agriculture (Agreste).
Les premières estimations réalisées début août annonçaient plus de 40 millions d’hectolitres, mais canicule et sécheresse en août ont affecté le potentiel de production, déjà touché par les mesures d’arrachage de plants.
Les fortes chaleurs et la sécheresse aoûtiennes ont touché plusieurs vignobles, en particulier des Charentes, en Bourgogne, dans le Beaujolais et le Languedoc-Roussillon. Elles ont réduit la teneur en jus des raisins et accéléré la maturation des baies, ce qui a avancé les dates de vendanges dans de nombreuses régions, souligne le ministère.
Par rapport à 2024, les surfaces viticoles ont en outre été réduites, avec plus de 20 000 hectares arrachés dans le Bordelais, le Sud-Ouest ou le Languedoc-Roussillon.
L’an dernier, les intempéries – précipitations, sécheresse, gel tardif… – avaient déjà ramené les vendanges à 36,25 millions d’hectolitres, près des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021.
Plus forte progression en Bourgogne
Cette année, les progressions les plus marquées concerneraient la Bourgogne, où l’on attend + 45 % de volume, après une année 2024 gâchée par le mildiou. Le Jura, affecté par le gel en 2024, verrait sa récolte tripler sur un an. Dans le Val de Loire, les volumes de vendanges, très précoces, seraient à + 26%.
Ailleurs, en Champagne, on attend une récolte en hausse de 12 % sur un an, mais à – 10% par rapport à la moyenne quinquennale. Dans le Sud-Est, la production dépasserait de 7 % celle de 2024.
En revanche, dans le Bordelais, du fait de la canicule et de l’arrachage de 8 000 hectares, la production resterait proche de celle de 2024, qui était réduite, et de 15 % en dessous de la moyenne quinquennale. Ailleurs, un recul est attendu, comme dans le Beaujolais, où la récolte serait la plus faible depuis 2012 en raison des conditions climatiques.
Dans le Languedoc-Roussillon, canicule aoûtienne, incendies dans l’Aude et arrachage de plus de 10 000 hectares se sont conjugués: la production y diminuerait de 5 % sur un an et de 16 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Quant à l’Alsace, où les vendanges ont été les plus précoces jamais enregistrées, la production reculerait de 11 % sur un an, la sécheresse ayant donné des grappes plus petites et moins fournies.