La sécheresse des nappes phréatiques « inquiétante mais pas exceptionnelle »


AFP le 08/07/2025 à 17:52
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Dans la moitié nord en déficit de pluies depuis plusieurs mois ou le Languedoc où la sécheresse sévit depuis trois ans, « la situation « se dégrade plus rapidement que d'autres années ». (© Adobe Stock)

La situation de la ressource en eau en France est « inquiétante » mais pas « exceptionnelle » et n'est pas pour l'heure du même niveau que 2022 et 2023, marquées par une sécheresse historique, a indiqué mardi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

« Sur les 35 dernières années (…), 2025 n’est pour l’instant pas une année exceptionnellement sèche » pour les nappes phréatiques, principales réserves d’eau potable en France, a déclaré Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d’un point presse.

Au 1er juillet, 39% des nappes sont certes moins remplies que la moyenne habituelle à cette saison, mais 35 % sont au-dessus des normales et 26 % à des niveaux comparables : les situations sont donc « très hétérogènes », a noté cette experte.

Même si « juin a été le deuxième mois le plus chaud, sur les nappes cela ne se ressent pas encore énormément, car elles mettent pour certaines d’entre elles plus de temps à réagir que les sols » au manque de pluies ou à une chaleur excessive, a précisé Mme Bault.

Néanmoins, sur certaines régions, comme la moitié nord du pays en déficit de pluies depuis plusieurs mois ou le Languedoc où la sécheresse sévit depuis trois ans, « la situation est inquiétante » et « se dégrade plus rapidement que d’autres années » comme 2024 où il avait beaucoup plu, reconnaît-elle.

« Moins inquiétant à l’échelle nationale qu’en 2022 ou 2023 »

À l’échelle de l’Hexagone, notamment en raison d’une recharge importante pendant l’automne et l’hiver, « c’est moins (inquiétant) qu’en 2022 ou 2023 », a-t-elle souligné.

La ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, avait jugé lundi « déjà préoccupante » la situation, mais Mme Bault a précisé que la ministre faisait référence « à l’ensemble des réserves en eau », englobant à la fois les sols et les cours d’eau et pas uniquement les nappes phréatiques.

« Les sols sont très secs effectivement actuellement » à cause du manque de pluies et les cours d’eau connaissent pour certains des débits plus faibles que la normale, avec des situations « parfois un petit peu compliquées » en raison des prélèvements pour l’irrigation par exemple.

Pour l’été, le BRGM se montre « confiant quant à l’absence de sécheresse estivale » pour une bonne partie du bassin parisien ou de l’est lyonnais. En revanche, l’organisme se déclare « plutôt pessimiste » pour les nappes du Boulonnais, du Nord-Est, du Jura, du massif central et armoricain.

« À cette époque de l’année, l’évolution des nappes est davantage liée à la demande en eau », souvent plus importante l’été pour l’agriculture ou les activités de tourisme et de loisirs, qu’à l’évolution des pluies qui serviront davantage à humidifier les sols et la végétation, rappelle l’organisme, rejoignant les appels à la vigilance de la ministre.