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Classement Saint-Emilion

La figure du bordelais condamnée tourne la page de cette « procédure injuste »


AFP le 05/11/2021 à 17:20

Hubert de Boüard, grande figure du vignoble bordelais condamnée lundi dernier à Bordeaux pour prise illégale d'intérêts dans le prestigieux classement 2012 des Saint-Emilion, a annoncé vendredi « à ses amis vignerons » qu'il ne ferait pas appel de son jugement tout en qualifiant l'accusation d'« injuste » et « infondée ».

Copropriétaire du célèbre château Angélus, Hubert de Boüard a été condamné à 60 000 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis, pour de « multiples participations à tous les stades de la procédure », entre 2010 et 2012, alors qu’il était chargé d’une mission de service public (membre du comité des vins de l’INAO, rattaché au ministère de l’Agriculture) et avait des intérêts dans plusieurs propriétés candidates et primées, dont Angélus.

Le prévenu s’est toujours défendu d’avoir usé d’une quelconque influence dans ce prestigieux classement, révisable tous les dix ans, qui garantit d’importantes retombées commerciales, financières et médiatiques. Mais dans son jugement, le tribunal correctionnel a finalement estimé que le comportement de M. de Boüard, était « manifestement l’expression d’un entre-soi » et un « trouble grave à l’ordre public économique et social ».

« Voilà bientôt neuf ans que je suis la cible d’une accusation particulièrement violente et que j’estime injuste et infondée, a répété le vigneron natif de Saint-Emilion en accusant les trois propriétés familiales qui avaient déposé plainte d’avoir jeté « le discrédit sur un classement dans lequel ils n’ont pas été retenus ».

« Pendant toutes ces années, cette procédure a servi mes détracteurs, pour les conduire à alimenter des polémiques sans fin et nourrir des attaques contre ma famille, mes collaborateurs et moi-même », dénonce Hubert de Bouärd dans sa lettre adressée à ses « amis vignerons ».

« C’est pourquoi, même si je la trouve injuste et injustifiée, j’ai décidé de mettre un terme définitif à ce litige, et de ne pas faire appel de cette décision », a-t-il ensuite annoncé. Une décision « personnelle » sans lien avec le contexte de la prochaine mouture du classement attendue pour juin, assure son entourage.

En absence d’appel du vigneron, des parties civiles et du parquet, le jugement vient clore une quasi décennie de procédure qui a ébranlé l’institution du classement dont les critères sont aussi contestés devant la justice administrative où un nouveau round est attendu en 2022.

Philippe Castéja, autre ponte du Bordelais et propriétaire du château Trotte Vieille, qui avait comparu également fin septembre, a lui été relaxé lundi dernier.