Jusqu’à 15 % de la sole de tournesol non récoltée dans les secteurs les plus touchés
TNC le 18/12/2024 à 17:50
Terres Inovia dresse le bilan de la campagne de tournesol 2024, marquée par des précipitations sans précédent. « Des conditions qui ont non seulement freiné la maturité des cultures mais aussi contraint les récoltes et affecté les rendements. L’augmentation du prix de vente des graines observée en fin de campagne permet toutefois à la culture de tirer son épingle du jeu dans les zones récoltées précocement. »
« Impossibilité de rentrer les parcelles, cultures non mûres et graines trop humides, ou parcelles versées à la suite d’intempéries : une part non négligeable des surfaces de tournesol n’a pas pu être récoltée en 2024. C’est un fait historique pour la culture », fait remarquer Terres Inovia, dans son bilan de campagne.
« Les producteurs français de tournesol ont, en effet, fait face à des conditions de semis et de récolte très délicates voire exceptionnelles en raison des conditions météorologiques tout au long de la campagne. Après des semis souvent tardifs, les précipitations élevées et la relative fraîcheur en fin d’été et début d’automne ont non seulement freiné l’atteinte de la maturité de la culture mais aussi contraint les récoltes, étalées sur plus de trois mois. »
👨🌾 Etre agriculteur en 2024, c’est s’adapter sans pouvoir forcément réussir.
🫛 Automne 23 : Semis de pois d’hiver
❌ Sortie hiver 24 : Destruction des pois avec un potentiel proche de 0
🌻 Printemps 24 : Semis de tournesol pour remplacer le pois
❌ Automne 24 : Retard… pic.twitter.com/7g25Kd2YAm— Arthur Portier (@PortierArthur) October 17, 2024
Un rendement moyen évalué à 20 q/ha
Selon l’institut technique, « les surfaces non récoltées s’échelonnent de quelques parcelles dans les secteurs méridionaux, à 10 à 15 % de la sole dans les secteurs les plus touchés (Ouest, Bourgogne et Centre de la France). » En intégrant ces surfaces, le rendement moyen national 2024 est estimé à 20 q/ha, inférieur à la moyenne quinquennale (23,1 q/ha).
Retrouvez aussi les dernières estimations d’Agreste au 1er décembre 2024 :
« La production nationale de graines de tournesol devrait se positionner à un niveau similaire à ceux obtenus entre 2015 et 2020, avec un volume d’environ 1,4 million de tonnes de graines, selon l’institut technique. Cette moindre disponibilité en graines françaises, en recul par rapport aux trois années précédentes, et une qualité hétérogène et parfois dégradée de la graine conduiront sans doute les transformateurs et les utilisateurs à ajuster leurs approvisionnements et à s’adapter tout au long de la campagne de commercialisation 2024/25. »
Augmentation des prix de vente en fin d’année
« Si cette campagne a été difficile sur le plan technique, l’augmentation du prix de vente des graines de tournesol observée en fin de campagne permet à la culture de tirer son épingle du jeu sur le plan économique dans les zones récoltées précocement. Les frais de séchage ont néanmoins été souvent accrus en raison du taux d’humidité anormalement élevé des tournesols récoltés tardivement (15 % voire 18-20 % d’humidité) pour une norme de commercialisation à 9 %. »
Terres Inovia estime à environ 1 000 €/ha, la marge brute du tournesol, qui a été semé à date habituelle, au mois d’avril.
« Si la campagne 2024 a été impactée par des précipitations sans précédent, le tournesol n’en reste pas moins une culture aux intérêts multiples », reprend l’institut technique. « Des travaux, réalisés dans des essais de plein champ par Terres Inovia en collaboration avec Arvalis entre 2014 et 2016, ont montré la robustesse de la culture dans des scénarios météo contrastés. Le niveau modéré de charges opérationnelles, notamment grâce à des besoins modérés en engrais azoté minéral, est un des atouts majeurs. »
Terres Inovia insiste aussi sur « les bénéfices agronomiques de la culture dans les rotations en permettant une rupture intéressante pour les adventices, mais aussi un sol bien structuré pour la culture suivante. Dans un contexte global de changement climatique, avec des épisodes secs et chauds plus fréquents, le tournesol peut valoriser de faibles quantités d’eau ».