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Énergie renouvelable

F30 : du biofioul à 30 % d’ester de colza pour remplacer le fioul domestique


TNC le 21/09/2020 à 06:02
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Après l'annonce gouvernementale qui avance l'échéance de 2024 de deux ans, la filière de distribution d'énergie hors réseaux accélère la cadence en vue de remplacer progressivement le fioul domestique 100 % d'origine fossile par du bioliquide. Objectif : introduire du F30, fioul composé à 30 % d'ester méthylique de colza, pour remplacer progressivement le carburant actuel.

À compter du 1er janvier 2022, fini l’installation de chaudière au fioul et à charbon dans les bâtiments neufs et de leur remplacement dans l’existant. C’est du moins ce qu’a annoncé Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, le 27 juillet dernier.

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La profession des distributeurs d’énergies hors réseaux, représentée par la FF3C (fédération française des combustibles, carburants et chauffages) appelle donc à accélérer la transition vers le biofioul de chauffage et se mobilise pour mettre sur le marché le « F30 » d’ici 2022.

Remplacer progressivement le fioul domestique

Les consommateurs de fioul domestique sont inquiets face à cette mesure, qui a d’ailleurs valu des précisions de la part du gouvernement. Seules les installations utilisant du carburant 100 % fossile sont en fait concernées. Seuls les équipements utilisant du combustible dont les émissions dépasseraient 250 g de CO2 par kWh PCI. Le matériel fonctionnant avec du biocombustible renouvelable permettant de réduire le niveau d’émissions de CO2 sera, par conséquent, autorisé.

La filière énergétique s’organise pour proposer un biofioul renouvelable pouvant remplacer progressivement le fioul fossile et finalement le remplacer intégralement. Aucune concertation avec les pouvoirs publics n’a eu lieu avant l’annonce sachant qu’initialement, la substitution du fioul par le biofioul était prévue pour 2024.

4 millions d’installations au fioul domestique

Dans ce contexte, la FF3C a présenté mardi 15 septembre son plan de déploiement en trois étapes :

  • Dès 2022, la profession pourrait fournir le biofioul baptisé « F30 », contenant 30 % d’ester méthylique de colza (Emag).
  • La profession propose un autre carburant bio nommé « F10 » et contenant 10 % d’Emag. Celui-ci serait compatible avec l’ensemble des installations existantes, et pourrait donc être généralisé pour remplacer l’actuel fioul.
  • La part d’énergie renouvelable utilisée par l’ensemble des chaudières serait alors amenée à croître progressivement, pour atteindre 100 % à l’horizon 2040.

Le fioul domestique équipe près de 4 millions de logements, soit 12 % du parc logements, dont 3,5 millions de résidences principales. C’est la troisième énergie de chauffage en France. Il concerne les foyers vivants principalement en maisons individuelles, dans les territoires ruraux non desservis par le gaz de ville.

8 consommateurs sur 10 prêts à adopter le biofioul

Son utilisation est importante dans les zones où les températures hivernales sont basses (façade Est, régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes) et où la substitution par une pompe à chaleur est complexe et coûte cher (15 000 euros en moyenne).

Selon la FF3C, 8 consommateurs sur 10 se disent prêts à adopter le biofioul. Selon le sondage OpinionWay réalisé en août 2020 :

  • Plus de 9 consommateurs sur 10 apprécient le chauffage au fioul pour le confort qu’il procure (97 %), son efficacité (97 %) et la possibilité de gérer et maîtriser sa consommation (94 %).
  • Près de 7 consommateurs sur 10 (67 %) ne souhaitent pas changer de mode de chauffage.
  • Près de 8 consommateurs sur 10 (78 %) se disent prêts à opter pour le biofioul de chauffage, en remplacement du fioul domestique fossile. 
  • Plus d’1 consommateur sur 2 (55 %) serait prêt à installer une chaudière à haute performance utilisant du bioliquide renouvelable de chauffage.