Exports céréaliers 2024/25 : « les opérateurs rouennais ont plutôt bien résisté »

Haropa Port, le port fluvio-maritime de l'axe Seine, dresse un « bilan contrasté » de la campagne d’exportations 2024/25 et se prépare à une campagne 2025/26 prometteuse.

Haropa Port, qui regroupe les ports de Rouen, du Havre et de Paris, décrit dans un communiqué « une campagne d’exportation céréalière 2024/25 qui s’est achevée sur des résultats meilleurs qu’attendu ».

Ainsi, malgré la moisson 2024 historiquement faible, l’ensemble portuaire « a vu sa part de marché légèrement progresser, à 54 % des céréales françaises exportées par voie maritime ».

La demande, notamment européenne, et la compétitivité des prix français ont permis aux exports de gagner en dynamisme sur la seconde partie de campagne, et les opérateurs (Groupe BZ, Simarex, Sénalia, Soufflet-Socomac) ont traité en tout 5,21 Mt de céréales (3,21 Mt de blé, 1,91 Mt d’orge et 90 000 t de maïs) sur 2024/25, contre 8,7 Mt sur 2023/2024.

Maroc en tête, le Maghreb a été la première destination du blé exporté depuis Rouen (1,67 Mt), suivi par l’Union européenne : 1,53 Mt, dont 670 000 t absorbés par Portugal.

L’Afrique de l’Ouest a représenté 530 000 t des exportations tandis que la Chine, autrefois acheteuse majeure, s’est nettement retirée du marché : 380 000 t, contre 2,5 Mt la campagne passée. Et des débouchés moins habituels ont émergé : Libye, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar, Égypte, Thaïlande.

« À la différence des céréales, les exportations d’oléagineux et de protéagineux ont fortement progressé (…) grâce notamment au bond des exportations de colza », ajoute le communiqué.

Et pour 2025/26 ? Les signaux sont plutôt encourageants : moisson précoce, meilleures perspectives de rendement et donc d’exportation.

Par ailleurs, la place portuaire investit pour renforcer sa compétitivité. Les travaux du nouveau silo du groupe BZ à Petit-Couronne ont été lancés, ils feront passer la capacité de stockage de l’opérateur de 75 000 à 130 000 t d’ici 2026.

À noter aussi : en mars, un vraquier chargé de blé pour la Jordanie a réussi une « descente en bi-marée » sur la Seine.

Cette opération, qui permet de maximiser le chargement des navires Panamax, « ouvre des perspectives intéressantes pour les opérateurs » car cela pourrait permettre « une organisation de la descente des grands vraquiers en Seine qui peut améliorer leur compétitivité et conforter l’attractivité de leurs installations à Rouen ».